Avec cette tentative de replacer BatMan au sommet des ventes, Christopher Nolan avait pour mission de faire oublier les élucubrations défiant la rétine de Schumacher. Conséquence directe : une immense majorité des décisions artistiques sont de prendre le contrepied total du tristement célèbre BatMan & Robin... Et virez moi ces couleurs criardes, mettez moi ça en scope, ne reprenez aucun acteur, changez la musique, tiens vous savez quoi ? Racontez à nouveau les origines du justicier !
Voilà comment on se retrouve plus ou moins coincé devant un film-du-renouveau qui cherche constamment à marquer des points auprès de la meute de fans en rut. Si certains sont largement justifiés, ils ne sont pas tous utiles ni intéressants... Mais le film a pour principal mérite de justement poser de nouvelles bases solides à une nouvelle série.
De la naissance d'une cause à défendre pour Bruce Wayne, à son entrainement drastique, en passant par sa passion pour le matériel scientifico-paramilitaire top-secret, le film progresse au gré de bonnes trouvailles, de répliques bien senties, d'autant qu'en fuyant à tout prix Joel Schumacher, il ancre son film dans le réel, s'obligeant à se demander comment un tel justicier serait perçu dans la vraie vie...
Quoique... Nolan parvient à déroger à sa propre règle grâce au puissant hallucinogène de Cillian Murphy : deux scènes sortent du cadre limitatif de la plongée dans le réel, avec ces déformations étranges et bad-tripantes !
Seules ombres au tableau, et elle sont de taille, le but du méchant me parait aléatoire et inutilement ravageur ( Nettoyer la ville en la détruisant... ) et les scènes d'action, sans doute résultat d'une seconde équipe mal briefée, sont toutes entre elles ressemblantes : on adopte le point de vue des malfrats qui se font sécher un par un par le BatMan. La première fois ça marche, mais au bout de trois, quand en plus la caméra ne tient pas en place, ça devient pénible.
Cette entrée n'en est pas moins satisfaisante, et me laisse saliver pour le plat principal.