Before Midnight par dillinger0508
La trilogie des Before a cela de passionnant que chacun de ses éléments est un témoin de l'esprit de son époque.
Before Sunrise est à peine une romance. Le film incarne l'esprit désabusé des année 90. On ne veut pas aimer, rien promettre, la naïveté semblant être la pire des compromissions.
Before Sunset, lui, expie le cynisme de son prédécesseur. Cécile et Jesse veulent croire en l'amour, en la beauté. Pour prendre un image un peu lourde, on passe des années yuppy à l'ère du développement durable et de l'espoir renouvelé.
Dans Before Midnight, la thématique de la passion disparaît (on est maintenant face à un couple établi) pour laisser place à quelque chose de plus général, sociétal, y ait traité notamment le rapport des sexes. J'ai pensé aux films de la "galaxie Apatow", à "Sans Sarah rien ne va", parce que le film fait de l'homme l'élement le plus sensible et fragile du couple, sans pour autant faire croire que la femme y a gagné quelque chose.
L'écriture à 6 mains (Linklater, Delpy, Hawke) est plus que jamais palpable : on retrouve les gimmicks propres aux acteurs : l'obsession de la fellation chez Delpy, le cynisme post-ado chez Hawke.
Le format cinématographique n'apporte pas grand chose à une oeuvre qui pourrait tout aussi bien être une pièce de théâtre (le film, comme les précédents, n'est presqu'un long dialogue) mais l'argument semble bien dérisoire face à l'humour et à la finesse de Before Midnight.