Ben X nous adresse brillamment un message sur l'amour, le respect et l'acceptation d'autrui!
Ce film de Nic Balthazar nous adresse admirablement bien un message – et avant tout une leçon – dur sur l'amour, le respect et l'acceptation d'autrui, à travers un style original, et grâce à un travail formidable des acteurs.
Nic Balthazar nous offre un film dur, inspiré de faits réels. C'est une véritable claque qu'il adresse là à tout spectateur pouvant se sentir visé. Le message qu'il adresse est un message d'amour et d'acceptation de l'autre, malgré ses différences. L'histoire, ici, se concentre sur le personnage de Ben, un enfant autiste mais intelligent qui, du coup, est placé par ses parents dans une école normale. Seulement, les camarades de classe de Ben ne lui facilitent pas la vie, étant donné qu'il est leur souffre-douleur. Le film nous montre le combat mené par Ben et ses parents pour faire comprendre aux gens de le laisser tranquille. Le message est bouleversant et magistralement mis-en-scène. La solution du problème nous est présentée dès le début par la mère de Ben, qui nous explique que la seule manière de faire bouger les choses, c'est qu'il y ait un mort. Du coup, tous les spectateurs s'attendent du début jusqu'à la fin au suicide de Ben, scène d'une dimension dramatique intense, mais les scènes qui suivent nous réservent encore d'autres surprises, encore plus fortes en émotions!
En outre, le réalisateur a eu la riche idée de nous présenter l'autisme de Ben à travers des scènes d'un jeu vidéo online auquel Ben prend part, dès les premières images du film. La vie de Ben nous est également présentée comme dans un jeu vidéo, comme si Ben réfléchissait et agissait de la même façon qu'un personnage de jeux vidéo. La présence de cet aspect jeu vidéo est très importante ici, car elle nous renvoie à la problématique des gens qui mènent une double vie: l'une, pourrie à leur yeux, dans la vraie vie, et l'autre meilleure à travers des jeux vidéos. Le recours de Ben aux jeux vidéos – mais également à la musique mp3 lorsqu'il marche dans la rue – illustre fort bien ce souci d'acceptation du personnage par la société qui l'entoure, alors qu'au fond, il est un être humain comme un autre.
Il pense, il est intelligent, il ressent des choses, il a des sentiments... il est même amoureux de Scarlite, une fille avec qui il joue à son jeu internet. Même sans la connaître, rien que le fait de penser à elle lui apporte du réconfort. Elle est la lumière dans sa vie. Seulement, Ben a du mal à continuer à supporter cette vie, où ses camarades d'école le font souffrir, l'humilient en public (dont l'exemple frappant montré dans le film, où ils baissent le pantalon de Ben, hurlent, lui envoient des injures et le filment) et l'empêchent de mener une vie normale. Il est bientôt à la fin de son jeu vidéo, et il désire y mettre fin, de même qu'au jeu qu'il mène dans la vraie vie.
L'idée que Ben s'est fixée en tête est de mettre fin à ses jours après avoir vu Scarlite. Seulement, cette dernière s'avérera apporter une aide plus qu'efficace à Ben et à ses parents pour les aider à reprendre une vie plus normale.
Le film est une merveille capable de faire pleurer le spectateur à chaudes larmes, tant nous ressentons de la peine et de la compréhension pour cet adolescent maltraité et incapable de le montrer pour qu'on lui fiche enfin la paix. Les personnages sont donc très bien présentés et les acteurs – le jeune Greg Timmermans le premier – font un travail magnifique! Dommage cependant que le film soit si court. Nic Balthazar aurait pu le rendre encore plus dramatique. L'autre détail qui m'a un peu dérangé est le côté documentaire du film par moments, lorsque les parents, professeurs et camarades de Ben passent tour-à-tour à certains moments du film devant la caméra pour expliquer le drame de la mort de Ben ainsi que leurs ressenti et faits sur Ben et son entourage.
Enfin, le style du film est à lui seul doté d'une force d'expression impressionnante. L'idée du jeu vidéo, comme je l'ai déjà dit, apporte un lyrisme formidable au film. A part cela, le réalisateur a placé quelques touches d'humour dans le film, pour que le spectateur puisse tout de même souffler et ne pas tomber en dépression. La musique de Praga Khan n'est pas pour rien non plus dans les sentiments véhiculés à travers le film: les sentiments d'amour, de joie et de tristesse nous sont parfaitement bien détaillés. Nous avons également droit à cette musique d'introduction, pendant le générique qui nous présente des scènes du jeu vidée dans un décor médiéval, qui nous met dans un esprit d'aventure et de fierté, ce même sentiment que Ben a lorsqu'il vit cette seconde vie, et qui lui manque dans la vraie vie.
"Ben X" est donc un très bon film belge qui nous adresse, à travers un style soigné, une leçon de vie importante sur le respect et l'acceptation d'autrui, une valeur importante de notre société.