Un film où même le rire de Christophe Lambert est mauvais

Je ne fais plus vraiment de critiques ces derniers temps. Pire encore, vu la lenteur de mon ordi et le peu de temps que je consacre aux films ces derniers temps (c'est l'été, m'voyez), je repasse rarement sur SensCritique. Et c'est bien un film avec Christophe Lambert qui me fallait pour revenir sur ce site.


D'habitude, j'attends le lendemain de mon visionnage pour écrire ma critique, histoire d'avoir un peu de recul. Mais sincèrement... y a-t-il besoin d'un quelconque recul pour comprendre pourquoi Beowulf est nul, pourri, raté, foiré, bref, un étron sacrément déplaisant à regarder.


Beowulf est un film que je savais mauvais avant même de l'avoir inséré dans mon lecteur, avant même de l'avoir acheté. Mais il y avait quelque chose de hypnotisant, et je me suis bêtement laissé allé et j'ai maté ce film.


Et en fait, je ne le regrette pas. Oui, pendant tout le film, je me suis dis que c'était ridicule, mal joué, mal écrit, mal monté, bref, que tout est raté, mais je n'en ressort pas lessivé comme si j'avais vu un véritable étron. Il y a des films ratés et qui, de ce fait, n'ont juste rien à proposer. Or, de par son ratage complet (et je dis bien, complet), Beowulf nous offre un moment de cinéma nanardesque exquis comme j'en ai rarement vu. C'est un peu le même cas de figure que pour Cinquante Nuances de Grey, c'est tellement nul, tellement débile et invraisemblable, qu'inévitablement, j'en rigole.


Enfin... je rigole. Pas beaucoup, mais un peu quand même. En fait, la première partie de Beowulf est chiante à mourir. Le film manque cruellement de contexte. On commence dans un château où des gens sont tués par un truc, on découvre que tout un tas de soldats siègent aux alentours (mais de quel côté sont-ils ? Nous ne le saurons jamais), et au plus profond des ténèbres, notre blondinet Christophe Lambert vient affronter le mal avec un arsenal qui rendrait James Bond jaloux et des galipettes merveilleusement chorégraphiées. Un Christophe ampli de mystère, refusant de révéler son passé et qui semble plutôt bien connaître le mal qu'il affronte.


Bref, passé toute cette partie chiante où Christophe se la joue mystérieux quand il sent la présence du mal, le film trouve son véritable intérêt quand la créature se révèle enfin... Et bordel, déjà que les quelques effets spéciaux au début puaient sévèrement la merde, cette créature qu'affronte Christophe, c'est peut-être la chose la plus infâme que j'ai vu dans un film. C'est un caca auquel on aurait donné des membres et une tête, c'est pas possible. Et il y a quelque chose de magique quand on voit Christophe affronter cette créature en faisant de galipettes. C'est comme si le temps s'arrêtait, qu'on entrait dans un autre dimension. Et alors que je pensais que la « bête » était la chose la plus moche que j'avais vu de ma vie, les dix dernières minutes du film ont été comme un attentat rétinien pour mes yeux. Je n'en dirait pas plus, mais bordel, il faut le voir pour le croire.


Sauf que les effets spéciaux, c'est qu'un excrément dans tout l'amas de merde qu'est ce film, tout le reste est lui aussi, catastrophique. Je ne comprend pas l'univers dans lequel se situe cette histoire. Ça apparaît comme un truc un peu moyenâgeux avec des chevaliers, sauf qu'on y croise des assiettes en aluminium, des fermetures éclaires et des sacs poubelles. Les costumes aussi sont carrément en décalage avec les décors, certains personnages portent des pulls. Alors, je sais pas si les pulls existaient déjà à l'époque des châteaux, n'empêche, le contraste reste assez violent. Ceci dit, on est dans un film avec des bêtes immondes, des sorcières chelous, alors bon... voir un sac poubelle dans un château, ce n'est pas la chose la plus choquante à voir dans ce film.


Par contre, le jeu des acteurs, ça c'est choquant. Ceci dit, en y repensant, je me demande s'il y a vraiment un jeu de la part des acteurs. Tout les personnages semblent vides d'âme, sans vie. Aucune expression n’apparaît sur leurs visages, leurs voix sont monotones et même le rire de Christophe Lambert pourtant si charmeur d'habitude sonne faux. On ne ressent aucune implication de la part des acteurs, mais en même temps, vu les dialogues, difficile d'y donner du sien.


Parce que bon, c'est bien gentil de créer tout un mystère autours de l'origine de nos personnages (si on peut appeler ça des personnages), mais quand une multitude de révélations, toutes plus invraisemblables les unes que les autres, s'enchaînent dans les quinze dernières minutes du film avec des dialogues des plus ridicules, difficile de se sentir impliquer dans cette histoire bidon.


A côté de ça, la musique ne fait aucun effort pour être dans le ton ni même coller à l'ambiance. Les scènes de combats (montées avec le cul), sont accompagnées par le l’électro, on peut entendre des solos de guitares dans les scènes de sexe, mais à aucun moment, la musique donne l'impression d'être dans un château.


Enfin voilà, Beowulf c'est pas bien, c'est d'un ridicule aberrant, on passe son temps à pouffer de rire face à la nullité incroyable qui s'en dégage, mais ce n'est pas pour autant que j'en ressort insatisfait. J'étais parfaitement conscient que ça allait être de la merde, et malgré toute l'odeur nauséabonde qui s'en dégage, j'éprouve tout de même une certaine affection pour ce film. Serait-ce donc cela, le pouvoir de Christophe Lambert ? Arriver à rester cool tout en jouant dans de la merde ? On dirait bien que oui.

Créée

le 31 juil. 2019

Critique lue 133 fois

James-Betaman

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