Attention l'article que vous vous apprêtez à lire à été écrit par un rustre employant un langage peu châtié et est également susceptible de contenir les éléments suivants : des spoilers, des fautes d’orthographe et/ou de grammaire, des blagues sales et de mauvais gout et éventuellement du second degré (mais juste un peu).


Si vous êtes dérangé par l'un (voir plusieurs) de ces éléments merci de bien vouloir aller vous faire mettre/lire un autre article.


Lorsque l'on réalise une première chronique deux choix s'offrent à l'auteur du dît article:


Premièrement il y'a la prise de risque, l'audace, tenter de présenter et d'analyser une œuvre méconnue aussi improbable que génial et dont le visionnage révolutionnera sans nul doute l'existence des individus suffisamment chanceux avoir put visionner un tel chef-d'œuvre.


Et il y'a la solution sur laquelle j'ai jeté mon dévolu, tirer au lance roquette sur une ambulance en panne au beau milieu d'une autoroute en m'attaquant à un pauvre film mondialement connu pour sa nullité abyssale qui ferait passer un film de Roland Emmerich pour du Coppola. C'est donc tel un chacal avide de chair pestilentielle que je m'en vais disséquer la carcasse en putréfaction qu'est Beowulf.


Il est ainsi ici question du film Beowulf sortit en 1999, réalisé par Graham Baker, un metteur en scène britannique qui après ce coup de maitre disparaitra mystérieusement de la circulation (comme quoi y'a une justice) et avec notre Christophe Lambert national dans le rôle titre. Pour ceux qui dorment au fond le film est l'adaptation du mythe de Beowulf, un poème médiéval anglo-saxon réputé pour son ancienneté et qui nous narre les aventures du héros Beowulf, de son combat contre le monstre Grendel jusqu'à sa mort lors de son ultime bataille qui l'opposera à un dragon. Maintenant que je vous ai fait le résumé rapide de l'œuvre originel vous pouvez tout oublier vu qu'ici on s'en fout complètement ! Le film est, je cite les bonus du dvd (déniché dans un vide grenier pour la coquette somme d'un euro) "Un film techno-féodal futuriste"... Derrière ce terme barbare se cache en vérité un truc hybride, sorte de créature de Frankenstein contrefaite qui aurait bien besoin de super glu et de ruban adhésif pour tenir debout.


Mais pour l'heure attaquons donc le début du long métrage. Après s'être tapé moult logos en 3D approximative typique de la fin des années quatre vingt dix (dont l'un étrangement semblable à celui d'Universal mais chut...) de sociétés dont la plupart sont probablement mortes et enterré depuis belle lurette et un affichage de titre scandaleusement kitsch même pour 1999, le film s'ouvre sur une plan d'introduction presque classe. Ambiance sombre, quelques hommes en armes à l'air peu amical au milieu de brasiers et de corps pendus à des gibets tout autour d'un château. Certes le tout est filmé sans grand génie, le réal ne s'embarrassant même pas d'un véritable plan large sur le château qui aurait pourtant permis de mieux rendre compte de la grandeur du décor (enfin vu la misère que s'avérera être le fameux château on aurait presque tendance à approuver le choix de le camoufler derrière les gibets autant que faire ce peut) et certes les cadavres sont si mal fait qu'il ne leur manque plus que l'énorme "made in china" inscrit sur le front, mais le tout a quand même le charme des œuvres de dark fantasy bas de gamme. Voilà ça c'était la partie réussie (et encore) du film et ça a duré une vingtaine de secondes ! En effet dès la scène suivante ou on entre dans le château on peut constater la catastrophe intersidérale qui sert de direction artistique et qui risque bien de vous perturber (du moins plus que le reste) pendant tout le visionnage (mais ça on y reviendra en temps voulu). C'est dans scène cette que l'on est introduit d'une part à la menace qui pèse sur nos braves (ou cons comme vous préférez) protagonistes qui se nomme la Bééééééte (parce que la bête ça fait vraiment petite bite) et à nos protagonistes eux même qui tentent de pourfendre la dîte Bééééééte à l'aide d'armes en carton, cependant le gros méchant pas beau refuse le combat et fuit.


Effrayée par ce terrible non-affrontement une servante fuit du château, poursuivit par un caméraman épileptique avant de finalement tomber entre les griffes des vilains clodos guerriers qui encerclaient le château et semblent visiblement remontés. Ces derniers trainent sans ménagement la demoiselle jusqu'à un coupe-choux géant actionné par un bourreau ayant visiblement le même accessoiriste que Shao-Kahn (Vous avez pas idée de la quantité astronomique de phrases débiles que j'ai du écrire pour les besoin de cet article) pour l'exécuter, en effet si on en croit les dires du chef des vilains tout les habitants du château sont corrompu pas la Bééééééte et il convient donc de les massacrer proprement comme il faut. Oui oui vous avez bien comprit les méchants n'ont rien trouvé de mieux à foutre que de camper autour de la forteresse pour passer ceux qui aurait le malheur de s'échapper au fil du coupe-choux pour les débarrasser d'une supposé corruption, c'est un peu comme si on exécutait tout les fermiers parce que suite au contact des vaches ils auraient possiblement attrapé la vache-folle. Bien heureusement c'est à ce moment qu'apparait notre héros solitaire, Beowulf, qui n'est visiblement pas partisan de l'exécution au rasoir. S'ensuit alors un débat enflammé entre Beowulf et le chef des vilains que je ne peux m'empêcher de vous partager :



  • Beowulf (inexpressif) : Détachez la.


  • Chef des Vilains : Elle est de l'avant poste. Le mal a infecté l'avant poste, personne ne réussit à échapper à cela.


  • Beowulf (inexpressif) : J'ai dit détachez la.


  • Chef des Vilains : Cette conversation est terminée, passe ton chemin.



Après une discussion aussi puissante et pleine de tensions l'inévitable se produit, la bataille s'engage et là c'est le drame, non seulement les figurants joue comme des gaufres mal cuites mais en plus le chorégraphe était visiblement soit en panne d'inspiration soit en grève et donc remplacé par un mec qu'on devine un peu paumé. Ce premier combat est en cela très représentatif du reste du film, tout le monde ou presque fait n'importe quoi n'importe comment, Beowulf fait du saut à la perche avec une lance, il fait des saltos plutôt que de dégainer ses épées et sort de nul part des "armes" plus improbables les une que les autres (ça va globalement du boomerang au piolet de combat en passant par l'arbalète à répétition) le tout sur une composition musicale... Dont on reparlera après la fin de l'histoire.


Beowulf finit par mettre en déroute les vilains et se dirige donc vers le fameux avant-poste sans la servante qui après une longue réflexion décide finalement que se faire massacrer par les vilains guerriers est probablement une meilleur idée que de rentrer au château sous la relative protection de Beowulf, de ce fait toute le passage avec les vilains est complètement inutile... Merci messieurs les scénaristes ! Après une nouvelle discussion diplomatique des plus crétines (en gros les occupants de l'avant-poste pourtant munis d'une longue vue pensent que Beowulf est un des vilains) notre héros entre finalement dans le château et dans le même temps le spectateur entre dans la partie très chiante du film. On va en effet avoir le droit à moult discussions débiles et autres réparties digne d'une cour de récréation, ( Le roi : Comment as tu franchit leurs lignes ?


Beowulf : Sur mon cheval !) à du background de personnages secondaires intéressants au possible et surtout à des scènes de remplissage pseudo-philosophique à faire rougir Platon.


A vrai dire toute cette partie est tellement vide d'intérêt que j'ai longuement hésité à vous en parler ou à passer directement à la suite, mais comme j'ai souffert en la regardant y'a pas de raison que vous ne partagiez pas ma souffrance en lisant les tissus de conneries que je vais broder par dessus.


Le roi bien que méfiant accepte donc que Beowulf reste pour l'aider lui et ses hommes à combattre la Bééééééte (encore heureux sinon le début aurait été doublement inutile, d'un autre côté ça aurait aussi permit d'échapper à la suite) et c'est l'occasion pour le film de présenter un par un les différents personnages secondaires qui vont nous gonfler pendant tout le reste du/film épauler Beowulf pour le reste du film. On a donc pêle-mêle, le roi vachement "mystérieuxtropdark/acteur qui aurait préféré aller chez le dentiste plutôt que de jouer là dedans" que la Bééééééte refusait d'attaquer, le side-kick noir à faire pâlir Die Hard 3 d'envie qui fait office à la fois d'armurier et comic-relief pas drôle (coucou Jar Jar Binks) et qui au passage est une inutilité incommensurable, la nana à la poitrine opulente qui est aussi d'une inutilité incommensurable (le personnage hein, pas les lolos c'est le seul intérêt du perso... Oui c'est triste pour la gente féminine) et qui finira forcément avec le héros parce que c'est un film moisi et que les scénaristes allaient pas se casser le cul à essayer de faire un peu d'originalité et enfin mon préféré, le rival de Beowulf, une espèce de sous-Jason Statham visiblement constipé pendant l'intégralité du tournage qui passe son temps soit à beugler tel le demeuré qu'il est, soit à observer le vide avec un regard bovin digne des plus fameux direct-to-VHS (si si ça existe !) d'action des années quatre-vingt, bref un casting de choc qu'on a hâte de voir se faire étriper par la Bééééééte, et d'ailleurs le film fait preuve d'une belle audace puisque c'est l'oncle noir du side-kick horripilant qui va trépasser le premier en parallèle de l'une des plus belles scènes de "rien du tout" de Beowulf, la fameuse scène du diner.


Beowulf, le roi Hrothgar et le rival prénommé Roland (je m'excuse par avance auprès de tout les Roland qui lisent cet article) sont attablés devant des plateaux repas Air-France avec barquettes en alu et tout le tremblement et parle de tout et de rien (étrangement surtout de rien)



  • Le Roi : Au début les provisions ne manquaient pas, mais maintenant rien ne rentre et rien ne sort. (si vous y avez vu une métaphore des problèmes de couple vous avez vous même quelques problèmes) Ils sont bien vite rejoins par Kira, la potiche qui sert de fille au roi et qui va faire passer la conversation à un degré de crétinerie supérieur :


  • Kira : Est-ce que tu as de la famille, Beowulf ?


  • Beowulf : Je n'ai jamais voulu avoir une famille.


  • Kira : C'est pourtant naturel de désirer un foyer, une famille.


  • Beowulf : Alors c'est que je n'ai pas de désirs naturelles.



(Roland regarde dans le vide l'air visiblement très mal à l'aise)



  • Kira : Intéressant, pourquoi ?


(Le roi regarde fixement devant lui l'air lui aussi très mal à l'aise)



  • Beowulf : Comme je ne désir pas rester au même endroit fonder un foyer me parait inutile, j'avoue que je ne désir pas fonder une famille. En vérité je ne veux pas qu'il y'en ait d'autres comme moi.


  • Kira (L'air intelligent) : Donc ton ego se satisfait de ton unicité ?



(Roland lance un sourire débile plein de détresse à Beowulf)



  • Beowulf (L'air sombre) : Exactement !


Une perle brute de philosophie de comptoir en somme, mais sans le comptoir.


Après cet interlude dîner des plus passionnants (on apprend quand même au passage que la femme de Hrotghar est morte en tombant des remparts) nous revenons à l'oncle maître d'armes du side-kick qui a l'excellente idée de se balader tout seul et en pleine nuit dans les couloirs du château alors qu'un monstre psychopathe traine dans les parages, et comme ce qui devait arriver arrive la Bééééééte apparait dans un nuage numérique moche et zigouille le pauvre bougre. Au même moment dans la salle à manger Beowulf tel un gros mal-élevé se lève sans y avoir été invité et interromps Roland qui narrait pourtant la palpitante histoire de "jesaisplusetjementape" en nous assommant d'un glaçant : "Le Mal il est ici..." La brave équipé s'aperçoit en effet que le maitre d'armes a passer l'arme à gauche (rho ça va hein), et pendant que la coconne de service sur-joue la peur/la tristesse/le dégout Beowulf explique, toujours d'un air sombre que la créature sait qu'il est là, puis il a une discussion à propos de "rien du tout" avec Kira ce qui déplait fortement à Roland qui a des vus sur la demoiselle et qui provoque Beowulf en duel. (remarquez au passage l'irresponsabilité du mec, ils sont tous traqués par une bestiole surnaturelle des enfers et leurs maitre d'arme vient de crever et le bougre ne trouve rien de mieux à faire que de penser à tremper son biscuit)


Bref on a là le droit à l'habituelle duel moisi ou le héros tatane le rival avant de pouvoir venir à un autre grand classique du film foireux autrement plus intéressant, la scène de cul filmé n'importe comment ! Et attention on tien ici un champion toute catégories de la scène improbable, puisque le roi sagement endormi va se faire "sexuellement agresser" (je mets entre guillemets vu qu'on est pas trop sûr que ce soit réel et aussi parce qu'il est pas impossible qu'il soit consentant, mais bon vu qu'il dort et que de toute façon tout le monde s'en tape j'appelle ça une agression sexuelle si je veux et viendez pas me faire chier, na !) par un genre d'actrice porno blonde démoniaque des enfers, le tout sur une musique électro digne des plus grands garages picards du plus bel effet. Voilà si vouliez une scène ultra creepy, cadré et filmé avec la bite (c'est le cas de le dire) vous êtes servi!


Après la débauche vient l'émotion, avec l'inhumation du maitre d'arme, qui est d'ailleurs l'une des rares scènes à avoir un fond musical presque agréable, mais comme l'émotion ça va bien trente secondes la scène ne dure pas plus longtemps puisque la Bééééééte est de retour et qu'un nouveau personnage secondaire, ici l'assistant inutile du maitre d'armes, décède. Tout le monde est alors très chamboulé par la nouvelle, non pas que l'assistant avait beaucoup d'amis (on rappelle qu'il est inutile) mais c'est surtout le fait que contrairement aux autres fois le monstre ait attaqué en plein jour qui inquiète nos héros. Face à ce cas de force majeure le roi prend la décision que tout leadeur responsable se devait de prendre en ordonnant que l'on parque femmes et enfants dans le sanctuaire pour les protéger... Alors là il faut qu'on m'explique, je suis peut-être un demeuré fini mais personnellement je pense qu'enfermer les gens à l'endroit ou la créature attaque (le sanctuaire étant visiblement relié à l'avant poste) n'était pas nécessairement la meilleur décision à prendre puisque ça revient un peu à se protéger d'un incendie derrière un arbre. Bien évidement la Bééééééte ne se prive pas et décime femme et enfants sous le regard atterré de nos vaillants crétins en armure lors d'une séquence qui aurait pu donner quelque chose de vraiment bon si l'esthétique du film n'avait pas été si gerbante et les acteurs si mauvais. Mais une fois de plus pas de temps à perdre en effusions de larmes puisque viennent les effusions de sang avec la première véritable confrontation contre la Bééééééte, et là c'est le drame absolu, si les quelques aperçus qu'on avait eu de la chose n'auguraient rien de bon force est de constater que le responsable des effets spéciaux et son fidèle acolyte le chef costumier ne doivent jamais être sous-estimé, en effet la Bééééééte, qui nous apparait enfin dans toute sa splendeur s'avère être au delà de toutes nos espérances, en effet les deux compères responsables des effets visuels ont pris la décision de créer un genre d'hybride entre costume de méchant de Bioman et effets visuels numériques façon atari 2600. Concrètement la Bééééééte est un gros homme-poisson-crapaud violet qui tel Tigrou bondit dans tous les sens, et comme les créateurs eux même n'étaient probablement pas dupes sur la misère du résultat final ils ont décidés de masquer le plus possible leur création avec un nuage numérique violet, et comme ils en avaient toujours honte, ils ont demandés au monteur de charcuter chaque plans d'apparition de la créature de manière à ce qu'elle ne fasse que des apparitions furtives, ce que le monteur a fait avec grand plaisir puisqu'il a de toute façon déjà taillé chaque scène d'action à la hache


Bref vous vous en doutez, face à un tel adversaire le combat ne peut être qu'épiquement risible, Beowulf se bat comme l'inspecteur gadget, sortant des gadget-o-armes parfaitement débiles comme l'épée lanceuse de scies circulaires (celle là il fallait l'inventer !), pendant ce temps les figurants volent dans tout les sens et le monstre bondit dans tout les sens ce qui permet un recyclage ultra abusif des mêmes plans de la bestiole. Au milieu de tout ce bordel les armes des héros ne semblent pas en mesure de percer la peau du monstre et ce dernier en profite pour prendre le dessus et blesser mortellement Beowulf-Lambert, elle fuit cependant après une provocation en duel de la part du roi, duel qu'elle refuse.


Après ce combat des plus éprouvant (surtout pour la rétine du spectateur) Roland et Kira blablatent une énième fois devant la chambre de Beowulf qui d'après leurs dires n'en a plus pour très longtemps, on apprend aussi que ce dernier a blessé la Bééééééte (bon à savoir vu que la scène d'avant nous l'avait montré plutôt fringante) et que Roland est amoureux de Kira (oui oui ils passent vraiment du coq à l'âne de cette façon dans la discussion ! Si vous contiez sur les dialoguistes pour rehausser le niveau il faudra chercher ailleurs.) et bien évidement le bougre se mange un magnifique râteau de catégorie deux. Bon vous commencez maintenant à comprendre la règle de l'échange équivalant en nanar, toute scène de niaiserie annonce une scène de violence/de plumard et comme les scénaristes sont aussi imaginatifs que les mecs qui choisissent les titres des biopics on a droit à la scène "d'agression sexuelle du roi endormi par l'actrice porno blonde démoniaque des enfers volume deux" (heureux ?), c'est toujours aussi glauque et aussi mal foutu pour la simple et bonne raison que la scène n'est qu'un immense recyclage de séquences de la scène "d'agression sexuelle du roi endormi par l'actrice porno blonde démoniaque des enfers volume un", c'est moins cher que de tourner une nouvelle scène et ça permet aux margoulins responsables de ce film de grappiller quelques minutes sur la durée totale. Bon je suis quand même mauvaise langue, y'a quand même quelques différences avec la première scène, il y'a en effet des flashbacks du roi qui s'incrustent pendant la scène de cul (un concept intéressant qu'on aimerait voir plus souvent dans des films à gros budget) ou ont voit l'actrice porno blonde démoniaque des enfers enceinte qui parle avec la femme du roi et la pousse au suicide. Mais laissons là les rêveries pas très catholiques du roi solitaire pour revenir à des choses plus concrètes puisque Beowulf est debout et guérit et s'en tire avec une grosse croûte fort disgracieuse sur le ventre mais à part des démangeaisons il ne risque plus grand chose et pour nous prouver qu'il va bien il trouve même le temps de nous infliger une punchline indigne de Steven Seagal ("en fait je cicatrise vite") et d'aller baver des conneries vaguement philosophique avec le roi qui n'a vraiment rien de mieux à foutre que de rester sur son balcon à rien glander de la journée. Notre héros (qui lui non plus n'a rien de mieux à foutre) va manger au réfectoire et tombe sur Roland avec qui il commence à parler, si au début on croit qu'une discussion presque intéressante va s'amorcer puisque Beowulf parle de son futur deuxième combat contre la Bééééééte, on retombe bien vite dans le background sentimental tout moisit dont tout le monde se tamponne (Beowulf le premier d'ailleurs puisqu'il continue à bouffer tout du long) :



  • Roland : Elle ne voit en moi qu'un frère. Je suis arrivé à le surmonter.


-Beowulf (Il tente un prototype de sourire façon Terminator 2 puis lance tout content de lui) : Comme un guerrier !


Vous avez aimé cette première salve de discussion chiante et inutile ? Tant mieux parce que la deuxième salve arrive ! En effet la bataille presque final étant proche chaque personnage doit y'aller de son anecdote sur son passé, c'est ici le tour de la gourdasse de service qui nous apprend les circonstances de la mort de son époux (personnage qu'on ne voit pas et tant mieux d'ailleurs parce que y'a bien assez de pignoufs inutiles dans ce film) qui était en fait une brute doublé d'un alcoolo notoire qui la bâtait à ses heures perdues, en ayant plus qu'assez des dîtes heures perdues la demoiselle assassine son mari un soir ou il avait vraiment mais alors vraiment trop picolé. On a là un nouvel exemple d'une scène qui aurait put être sacrément efficace... Si on avait été ne serait-ce qu'un peu intéressé par le sort des personnages, dans les fait cette révélation aurait eu autant d'impact si le personnage avait révélé une allergie aux graminées, ajoutez à ça le fait qu'une fois de plus Beowulf semble se tamponner impérialement la nouille des confidences qu'on lui fait et vous obtenez une scène vite faite, mal faite, balancée entre la poire et le fromage.


Un peu comme la discussion entre père et fille qui s'en suit et qui n'est globalement qu'un ramassis de clichés mal utilisés.


Mais assez poireauté comme ça puisqu'après une ignoble descente d'escaliers au ralentit, nous nous retrouvons au sous-sol/égouts en compagnie de Bebeo (parce que écrire Beowulf commence sérieusement à me gonfler) qui a décidé de se battre contre la Bééééééte sans armure et visiblement sans armes, la créature apparait et le combat commence. Si la dernière bataille était monté tellement n'importe comment qu'elle en devenait presque incompréhensible, celle-ci n'a rien à lui envier, la chorégraphie du combat type acrobate chinois qui fait des saltos partout est juste navrante et le recyclage de plans atteint ici des sommets, c'est bien simple certain plans apparaissent plus de fois dans la scène qu'un même épisode de Tellement Vrai sur NRJ 12 (oui c'était probablement la pire comparaison possible), en plus de ça le combat déjà bien mou est régulièrement interrompu par des scènes de deux secondes montrant le reste des personnages attendant dans la salle à manger, j'avoue que l'intérêt m'échappe un peu, ils ne disent rien (ce qui en soit n'est pas un mal), ils ne font rien, ils sont juste filmés à rien glander en plan large, pour montrer leur anxiété ? Il aurait fallut le faire avant alors, mais j'ai ma petite théorie totalement personnelle et probablement foireuse sur le pourquoi du comment, je suppose que les images du combat contre Grendel (aka la Bééééééte) misent bout à bout n'avaient aucun sens et aucune continuité logique, alors plutôt que de retourner des scènes, ce qui aurait demandé des efforts et du pognon le réal a préféré entrecouper la baston de scènes de "rien du tout", rien de bien différent du reste du film en somme. Finalement Bebeo parvient à trancher un bras à la Bééééééte à l'aide d'un Katar, ce qui au passage n'a aucun sens puisqu'on a clairement pu voir dans les précédents affrontements que comme dans l'histoire d'origine Grendel ne peut être blessé par une arme, c'est d'ailleurs pour cette raison que dans le poème Beowulf arrache le bras de Grendel à mains nues, mais bon vu qu'il ne reste qu'une demi heure de film la cohérence peu bien aller se faire mettre.


Bebeo revient donc triomphale avec son bras (enfin pas son bras à lui parce que lui il en a deux et... Et puis merde vous avez compris quoi !) en trophée, tout en omettant bien de préciser que la Bééééééte n'est absolument pas morte pour une raison qui m'échappe, enfin qu'importe, les occupants de l'avant poste semblent satisfaits et exposent le bras sur la façade du château ce qui provoque probablement la scène la plus débile en terme scénaristique de tout le film (et c'est pas peu dire) puisque le chef des vilains clodos du dehors observe le bras à travers sa longue vue et déclare tout content :



  • Chef des Vilains (avec un sourire de vilain) : Bon , on a plus rien à faire ici, la bête ne tuera plus, on plie bagage !


... Ce qui veut dire que cette bande d'infâme trous du cul campent au pied de l'avant poste depuis des jours en butant tout ce qui en sort dans l'objectif final de tuer la bête... C'est ce qu'on appelle avoir une logique qui sent le hareng putréfié ! Au moins voyons le bon côté des choses, ont ne verra plus leurs gueules du film. Pendant ce temps à l'intérieur de l'avant poste, tout le monde s'occupe autant que faire ce peux en attendant la fin du film qui approche. Beowulf et Kira font des galipettes après une merveilleuse discussion romantico-débile essentiellement victime du développement rachitique du lien entre les deux personnages, Roland s'allume un cigarillo à la bougie (parce que) et le reste des gens picolent dans la joie et la bonne humeur


Cependant l'échange équivalent des scènes foireuses devant avoir lieu, l'actrice porno blonde démoniaque des enfers apparait à Roland qui fumait tranquillement son cigare, ils entament alors une partie de jambes en l'air totalement gratuite et inutile pour le reste du film. Beowulf et Kira quand à eux blablatent encore une fois, mais cette fois ci la discussion porte sur les origines de Beowulf qui nous apprend que sa mère c'est faite troncher par Baal en personne, ce qui fait de lui un demi-démon. (enfin c'est pas comme-ci on avait pas deviné depuis le début du film)


Toute cette discussion est cependant interrompu puisque Bebeo, alerté par son sixième sens perçoit une présence maléfique et se met à chercher à travers le château. Kira quand à elle va retrouver son père et tout deux constatent que le reste des occupants de la forteresse dont Rloand ont été massacrés, la responsable qui n'est autre que l'actrice porno blonde démoniaque des enfers apparait et, attention révélations à la pelle nous explique qu'elle est la maîtresse du roi (sans dec on s'en doutait pas) et que la Bééééééte n'est autre que le fruit de leurs ébats (on s'en doutait pas non plus), le roi, qui lui en tout cas ne s'en doutait pas, commence à perdre patience et se jette sur Maman Bééééééte (aussi appelée l'actrice porno blonde démoniaque des enfers). Grendel qui n'était bien évidemment pas mort intervient alors, se saisissant du roi et le tuant, oui oui le machin qui nous a fit chié tout du long en refusant d'attaquer le roi le zigouille à présent sans autre forme de procès, peut être y'a t'il une obscure légende expliquant que le roi Hrothgar ne peut être tué que par un manchot, ou peut être les scénaristes aussi gavés que moi par ce film ont ils décidés de finir leur histoire comme il l'avaient commencé, c'est à dire à la pisse. Nul ne le saura jamais, tout comme nul ne saura jamais comment dans la scène suivante, Beowulf fait il pour abattre la Bééééééte d'un simple coup d'épée alors qu'elle était jusqu'ici insensible aux armes. (pour me faire l'avocat du diable on peut supposer qu'en frappant à l'endroit ou la Bééééééte s'est faite couper le bras on passe outre sa protection)


En tout cas Madame blondasse n'apprécie que peu le meurtre de sa progéniture, et après avoir prononcée la phrase la plus pleine de double-sens dégueulasses possible (Ils avaient le sang sucrée, j'ai sucé leurs veines et surtout j'ai mâché leurs os, humides et encore vivants, leur sang encore chaud a coulé dans ma gorge.) et tentée de faire passer Beowulf du côté obscur elle se transforme en gros tas d'images de synthèse moches et attaque Bebeo. Le vrai combat final s'engage et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on est pas déçus ! Non seulement les déplacements des deux combattants sont encore plus grotesque qu'avant (Beowulf saute au plafond et fait du trapèze avec les poutres) mais en plus si vous regardez le film en VF le doublage de Madame gros tas d'images de synthèse moches est comme qui dirait foireux puisque le mec chargé du montage sonore a décidé de conserver la piste audio originale sur certains plans, du coups miss blondasse a parfois un écho en anglais sur ces répliques. Enfin peut importe Beowulf zigouille la madame en lui tranchant la gorge puis en la faisant cuir, ce qui provoque au passage l'incendie de l'avant poste tout entier, le susnommé avant poste finit par exploser et Beowulf et Kira se barrent à cheval non sans un dernier dialogue de "rien du tout".


Alors que peut on retenir de Beowulf ?


Pour commencer on peut constater que le film est, chose assez rare, moisit sur à peu près tout les points, un peu comme si l'incompétence avait miraculeusement été distribué de façon équitable. Le film est écrit n'importe comment, entre ses méchants cons comme des hamsters aux motivations inutilement alambiqués, ses incohérences à la pelle et ses dialogues écrits par un enfant attardé qui aurait tenté de faire du Sergio Leone mais sans la qualité on ne peut pas dire que le film parte vainqueur, on peut également ajouter la réalisation qui est au mieux insipide au pire affligeante d'incompétence, pas aidé il est vrai par le monteur qui a probablement fait une overdose de caféine au beau milieu du tournage. Les acteurs quand à eux sont très mauvais, mais très mauvais pas rigolos, ils ont surtout l'air de s'emmerder royalement et d'être bien conscient du bousin dans lequel ils jouent, seul le roi qui a parfois des expressions faciales à mourir de rire parvient à rendre l'ensemble un peu plus réjouissant.


Mais le principal défaut (ou qualité, c'est selon) du film ce n'est pas tant les dialogues ultra bidons à peine digne d'un épisode de remplissage de Musclor, ce n'est même pas le montage parkinsonien des bastons, au passage chorégraphiés façon première saison des Power Rangers, c'est à peine la bande son, véritable vomi auditif qui ravage d'avantage vos esgourdes qu'une compilation des meilleurs bruits de marteau piqueur mixé sur des pleurs de bébé. Non, ce qui donnerait vraiment envie de s'arracher les yeux au verre brisée puis de se rincer les orbites à l'acide chlorhydrique c'est la superbe, que dit-je ? La fantastique direction artistique, c'est bien simple les accessoiristes n'avait de toute évidence à leur disposition qu'une benne à ordures pleines de matériaux plus ou moins recyclable avec lesquels ils ont tant bien que mal créer décors, costumes et accessoires.


Mais il serait injuste de ma part d'imputer la qualité déplorable du résultat final uniquement à l'incompétence ou le je-m'en-foutisme des intervenants, l'influence du budget rachitique se fait également sentir pendant tout le long métrage. Il faut savoir qu'au départ les producteurs avaient promis vingt cinq millions de budget à l'équipe du film avant de se rétracter et de ne leur donner que trois millions et demi, une nouvelle qui non seulement explique le ratage technique mais doit aussi être responsable d'une démotivation de l'équipe. (même si il est vrai que l'on peut faire d'excellents films même avec un budget misérable)


Finalement Beowulf est un film assez triste, en effet en y regardant de plus près (mais alors vraiment de plus près) il y'avait de bonnes idées. Il y'a une vraie envie de développer les personnages (même si ils sont finalement insupportables), une volonté de ne pas adoucir l'histoire en massacrant sans distinction femmes et enfants (une audace encore très rare dans les blockbuster récents) et une tentative de créer un univers original mêlant post-apo et fantasy.


Mais comme de bonnes intentions ne font pas un bon film, Beowulf reste condamné au statut d'hybride contre nature issue, un genre de recette blasphématoire mixant The Arms Pedler, Highlander, Claymore et La Tour Sombre, le tout mélangé à du sperme de Satan.


Heureusement pour lui Beowulf a connut une deuxième jeunesse auprès des amateurs de nanars qui rient de toutes ses maladresses et ses fautes de gout. Je ne peux vous inciter à faire de même et surtout à regarder le film en famille ou entre amis, seul, il s'avère que Beowulf est chiant comme un épisode de Maigret, la faute à des dialogues interminables et à un nombre hallucinant de scènes de remplissage qu'il est bien difficile de meubler tout seul.


Et si en vous cherchiez un film réunissant parfaitement techno-vikings de carnaval et musique de tunning alors foncez !


Mr. Blonde L'article complet sur le blog

Le_Monde_Du_Caca
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le 9 nov. 2015

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