Attention ! Tromperie très sournoise
"Big bad wolves" a beau se cacher derrière trois masques sémantiques, c'est clairement un film d'horreur. Un gore juste mieux écrit que la moyenne des productions dans ce genre cinématographique.
Tout genre, celui-ci comme les autres, a son public, qui répond à un étiquetage marketing et à des signaux clairement identifiés. C'est pourquoi il est pervers de semer la confusion des genres. Or ce film est étonnamment catalogué "Drame, thriller et comédie".
- "Comédie" ? J'ai du mal à trouver ce qu'il y a de désopilant à empiler les scènes de tortures de plus en plus sauvages. Même si la décapitation est aujourd'hui tendance, je ne parviens pas encore à m'en amuser.
- "Thriller" ? C'est une appellation fourre-tout, et pourtant, même ce fourre-tout est inapproprié pour ce film aux ressorts purement et uniquement sadiques. D'ailleurs, est-ce par comble de sadisme que les acteurs ne parviennent jamais à nous faire croire qu'ils ont mal ? Est-ce pour inciter leurs bourreaux à se surpasser ?
- Quant à "drame", le sujet de départ aurait pu --aurait dû-- engendrer cette classification. Mais c'était manifestement le cadet des soucis dans cette exploitation très complaisante des instincts les plus sanguinaires.
In fine, ce qui me semble profondément malsain (je ne dis pas "dérangeant", je dis bien "malsain"), ce n'est pas de proposer des images crues de la cruauté hélas bien réelle, mais de les instiller sournoisement, à corps et esprit défendant, dans le cerveau de spectateurs trompés par les mots "drame, thriller et comédie".
C'est plus grave qu'un Big Bad Mensonge ; c'est un viol collectif.