A Black War Story: the last black guy

Blackkklansman est une adaptation d'un roman qui reprend lui même les faits réels d'un jeune policier afro-américain nommé Ron (interprété par John David Washington, fils de Denzel) à une époque où l'Amérique se construit par sa diversité politique mais surtout par un contexte racial encore compliqué concernant la comunauté afro-américaine et son acceptation dans la société. Pour repère historique, l'un des personnages mentionne le fait que Martin Luther King a été tué donc nous situons l'histoire après 1968 soit dans les années 70.

A une heure où se bousculent d'un côté un ku kux klan renaissant sous l'égide de David Duke (encore vivant aujourd'hui) et de l'autre coté un mouvement protestataire pour la fierté de la comunauté noire aux convictions révoolutionnaires, Ron cherche à se rendre utile pour "la cause" même s'il n'est pas un fervent activiste mais il s'agit pour lui de faire ses preuves en tant que seul flic noir de la région. Ah et du coup il infiltre le KKK...non bon enfin pas tout à fait. je n'en révèle pas plus de l'histoire pour ne pas priver les autres du plaisir de ce film.

Plaisir est un faible mot et pourtant cela parait compliqué pourtant si l'on considère le sujet traité. Car Spike Lee nous offre un portrait cru de ce que représente le membre lambda du KKK dans ses propos odieux comme dans ses actes. La prouesse de ce plaisir vient de la facilité qu'il a de rendre burlesques certaines situations à priori tendues. Il s'agit réellement d'une véritable comédie qui use bien du comique de situation sans en abuser pour ne pas perdre les enjeux lié à cette histoire. Adam Driver dans son rôle de complice est convaincant et incarne une partie de la population blanche qui ne supporte pas spécialement le KKK et ses idées. Et c'est justemennt un point fort de ce récit.

Spike Lee ne résume pas cette hsitoire à la dualité de camp Black Pride vs KKK. Nous saisissons bien que l'histoire se déroule à un moment où les mentalités sont en cours d'évolution sauf pour certains irréductibles Gaull....euh connards. Aussi, nous avons des extrémistes et des modérés. Le KKK d'ailleurs ne s'affiche pas toujours au grand jour d'ailleurs car controversé en cette période sauf sous l'égide de David Duke qui bénéficie de nombreuses protections politiques qui lui permettent de porter la parole du Klan sans être embété.

La réalisation met évidemment le récit à l'honneur grâce à des costumes et ambiances fidèles de l'époque. Le jeu des acteurs est juste génial, côté antagonistes comme côté "héros". Et comme je l'ai déja signalé, la comédie ne brise pas le contexte et il est important de rester jusqu'aux dernières scènes pour prendre l'ampleur de ce phénomène encore aujourd'hui.