Le sujet traité dans ce film, le traitement racial dans les années 70 ou plus actuel, a déjà été vu dans plusieurs films tel que Get Out ou encore Detroit. Celui là n’est donc pas une nouveauté mais il aborde de nouvelle facette de ce qui nous dérange et apporte peut-être de nouvelles solutions.
D’après une histoire apparemment véridique nous suivons Ron Stallworth, un jeune flic noir qui rêve de faire de l’infiltration. Sa première infiltration ? Le KluKlux Klan par téléphone et physiquement grâce à son collègue blanc Philippe Zimmerman. Spike Lee revient à travers un film plus que engagé qui a fait rire la croisette.
On peut tirer plusieurs points de ce long métrage mais on peut en retenir deux plus principalement, dans un premier temps nous allons aborder l’opposition entre le KKK et les Black Panthers qui est interessant à voir et il nous montre aussi le lien entre les deux et dans un deuxième temps on va voir que les réponses apportées et les solutions ne sont pas complètes et pas assez maitrisées pour le sujet.


Tout d’abord le film commence sur des images du film Birth of a Nation qui est un des films le plus important de l’histoire du cinéma mais ici il est critiqué et il rentre en parfaite opposition avec Blackkklansman. L’opposition continue lorsque Alec Baldwin imite Donald Trump sur fond d’images du film de Griffith. Le film commence donc assez fort sur des images qui nous touche et qui nous permet de faire le lien avec le KluKlux Klan actuel. On se rend compte que c’est peut-être les mêmes ou une version améliorer de tout ça. A un moment donné dans le film nous avons une séquence qui nous est montrée avec un montage alterné, on voit donc des images de Birth Of a Nation et des images d’un groupe d’afro-américain qui écoute un homme noir racontant ses expériences sur la ségrégation. On voit donc deux mouvements totalement différent mais mis dos à dos ainsi on peut se rendre compte qu’ils sont quelques peu similaire au final. Spike Lee prend peut-être partie dans ce film, mais ce genre de passage nous montre que les deux groupes sont similaires et veulent pratiquement la même chose mais ils l’expriment différemment. On les voit évoluer et prendre partie pour certaines choses qui ne nous plaisent pas forcément, les deux parties sont dans les extrêmes. Ce qui touche un point sensible de son film, puisqu’on aurait tendance à penser que les gentils sont les Black Panthers et les méchants le KluKlux Klan, alors que tout ça n’est pas forcement vraie et montré tel quel dans le film. Ils font tout les deux des choses mal et loin de l’éthique qu’ils veulent nous montrer. L’opposition nous est donc montrée de manière simple mais il faut la voir. Il faut pouvoir voir des deux côtés et ne pas avoir d’avis prédéfinis sur les groupes et sur ce qu’ils font, même si le KluKlux Klan est plus connu pour tous leur dérapages et leur meurtres qu’ils ont commis envers les autres « races ». Les deux mouvements se font face et s’opposent dans ce film, et il met en place des questions que l’ont se pose. Les réponses nous sont données mais elle ne sont pas assez poussées et assez traitées pour nous éclairer. 

Le point le plus important du film et il faut le souligner est qu’un homme noir est pû infiltrer le KluKlux Klan. Comment cela a pu être possible ? Mais nous suivons aussi le mouvement des Black Panthers qui est aussi important et aussi grand que celui du KKK. Cette dernière organisation est traitée de façon différente puisqu’on nous montre que tous les partisans sont idiots voir même complètement bête, qu’ils ne savent pas réfléchir et à part taper ils ne savent pas faire grand chose. Pourtant le portrait psychologique de ces hommes est très bien maitrisés et interessant à voir, mais penser et nous montrer qu’ils sont idiots c’est nous mentir. Puisqu’ils sont loin d’être bête, ils savent ce qu’ils font et ce qu’ils veulent, oui il y en a surement qui sont comme décrit mais ils ne sont pas tous ainsi et encore moins Donald Trump. Plusieurs fois des piques sont lancés au président des Etats-Unis en disant de lui qu’il n’est pas très intelligent. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les mêmes idées qu’il n’est pas intelligent au contraire, si il est devenue président c’est qu’il est loin d’être bête. On veut nous faire croire des choses, nous en montrer certaines qui ne sont pas vrai. Il ne nous montre pas la vérité, il nous la cache et ce n’est pas nous aider. On peut entendre la vérité et ça permettrai aux mentalités d’évoluer et ça permettrai à certaines personnes d’ouvrir les yeux sur les problèmes de notre monde et de notre société. Il propose sans assumer. Le rire est un bon moyen pour nous faire oublier les choses ou pour tout simplement nous parler d’un sujet sensible sans nous faire pleurer et c’est ce qu’il faut mais pas à aussi grande dose car nous avons aussi besoin de voir le problème en face et ne pas passer à côté. Par moment, certains dialogues ou certaines actions sont trop grosses pour être honnête ce qui pourrait faire penser à un sketch alors que ce film est tirée d’une histoire vraie. Alors pourquoi essayer de nous montrer un sketch et non la réalité ? On ressort donc du film en étant déçu de ne pas avoir de nouvelles solutions par rapport à ce problème qui est important dans notre société et qui touche de plus en plus de pays.

Spike Lee nous montre donc un film avec une mise en scène sobre et classique mais qui est pour autant très rythmée et ponctuée par de la musique. La bonne reconstitution des années 70 nous permet de plus rentrer dans le film et dans l’histoire. L’opposition entre les deux clans est interessante et bien traité puisqu’elle est différente des autres films. Pour autant nous n’avons pas plus de solutions et de réponses à toutes nous questions.
LénaMuin
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Créée

le 14 nov. 2018

Critique lue 225 fois

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