Slasher mais pas que…



« L’homme possède des pouvoirs si formidables, qu’ils ne peuvent
qu’être considérés comme étant surnaturels. Avec une bonne éducation,
les hommes peuvent contrôler ces pouvoirs et avance dans le monde ».
Calvin Hawaïenne, fondateur du collège Hawaïenne.



Mon petit doigt me dit que nous allons naviguer sur le terrain de la misogynie. Les féministes vont sortir de leur tanière pour montrer leur voix. Si c’est bien conté, que ça a du sens avec l’histoire, pourquoi pas. Nous commençons plutôt bien grâce à notre héroïne et l’actrice qui l’interprète. Pas d’artifices, un jeu tout en sincérité, petit coté mystérieuse/torturée et fragile où tu sens qu’à un moment donné ça va se rebiffer et ça sera violent, look mi-naturel/mi-rock, cœur sur la main, voila pourquoi j’aime passionnément Imogen Poots. Elle est simple, elle n’a pas besoin de trop se maquiller pour montrer sa féminité et quand elle joue, elle n’exagère pas. Vous allez voir la nuance entre elle et les actrices qui l’accompagnent. Certes moins « glamourdifiées » qu’à l’accoutumée mais la nuance se voit. Pour un slasher se déroulant sur un campus pendant les vacances de Noel, ce petit coté « Urban Legend », je suis déjà fan.


Je me doute que ce sera classique sur le fond comme sur la forme. Ce qui m’intéresse, c’est le traitement des personnages et les scènes de mises à morts. Je ne garde pas le suspense plus longtemps, Black Christmas montre dès ses 10 premières minutes sont potentiel qu’il exploitera…plus tard, TROP tard. J’attendais au moins un minimum. Je n’ai pas été déçu par la prestation d’Imogen Poots, j’ai été déçu pour tout le reste.


Dénoncer la culture du viol a des conséquences victimes ou bourreau. Surtout quand des gros tarés d’une fraternité les plus puissantes est visée et qu’elle a essuyée la pire des humiliations. Parmi les membres, un fan de Green Arrow (plutôt « Black Arrow) et Docteur Fatalis. Tu te dis qu’avec un perso arborant ce look, les scènes de morts seront sympa. Le très gros problème de Black Christmas c'est sa manière de filmer les meurtres. Le caméraman est un pudique. Le jumpscare il ne l'oubli pas, par contre montrer une personne se faire au moins poignarder: surtout pas, ça lui fait trop peur! La caméra évite à chaque fois de trop en montrer, usant des angles des pièces. Surtout ne pas montrer le visage d’un personnage mort, montrer le meurtre, encore moins, ou si mais alors TRES vite. Difficile de ressentir la moindre tension même avec les éternels jumpscare et la mise en scène propre je l’avoue.


Je me suis rabattu sur quelques bonnes choses :


• L’idée de voir un tueur changer de mode opératoire, n’isolant pas toujours sa victime pour la zigouiller,
• Mettre en avant toutes les décorations de Noel avec toutes ses petites guirlandes donne un coté rétro,
• Le sujet bien traité dans son ensemble. Un peu facile et naïf mais bien traité (normal, c’est une femme qui réalise le film, elle est mieux placée qu’un homme pour parler du sujet),
• Cette espèce de liquide noir dont vous ne tarderez pas à apprendre la vraie nature.


Tout ça, c’est sympa, mais j’insiste sur le fait que, ne pas montrer la mort fait perdre plus de 80% de fun au film et papoter inutilement pendant plus d’une demi heure me fait pioncer ! Dormir devant un Blumhouse ? Ah non ! Très bon développement du personnage de Riley (Imogen Poots). En toute objectivité, l’actrice met à l’amende tout le casting. Pour ce qui est des personnages que chacun interprète, trop d’inconsistance, il est loin le temps des Scream où le réalisateur prenait soin de ses personnages. Y avait de l’idée, un terrain de jeu pouvant jouer sur l’angoisse. Devinez quoi ? C’est quand ça devient enfin intéressant et enfin fun qu’il ne reste que 10 minutes. Pas le choix, va falloir vite expédier. Au moins j’aurai profité de ses petites séquences bad ass mettant en avant Mademoiselle Poots !


Au final, l'horreur est pudique dans Black Christmas. Pour une production Blumhouse, je suis dans l'incompréhension. Passez votre chemin.

Jay77
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le 24 mars 2020

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Jay77

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