Blade II par Jethro Paris

"Blade II" est un vomitif de viscères plutôt brillant, une bande dessinée qui rêve de devenir un manuel pour chirurgiens fous. Il y a ici des plans de l'intérieur des vampires qui font ressembler votre autopsie moyenne à un après-midi tranquille chez le coiffeur. Le film a été réalisé par Guillermo del Toro, dont l'œuvre est dominée par deux obsessions : La guerre entre d'anciens ennemis implacables, et les choses répugnantes qui vous mordent et ne sont même pas conçues pour vous lâcher.

Le film est une grande amélioration de "Blade" (1998), qui était assez bon. Une fois de plus, il met en vedette Wesley Snipes dans le rôle du héros de Marvel Comics qui est mi-homme, mi-vampire. Il a été élevé depuis son enfance par Whistler (Kris Kristofferson), un chasseur de vampires qui a gardé le vampirisme de Blade sous contrôle et l'a entraîné à combattre les Nosferatus. Le temps a passé, Whistler a été capturé par les vampires et flotte inconscient dans un réservoir de stockage pendant que son sang est récolté, et Blade rôde dans les rues dans sa guerre solitaire.

Une nuit, des créatures acrobatiques aux yeux rougeoyants envahissent l'espace de Blade et se livrent à une violente bataille qui s'avère tout à fait gratuite, car après avoir enlevé leurs masques pour se révéler en tant que vampires - un guerrier féroce et une jeune fille sexy - ils veulent seulement délivrer un message : "Vous avez été notre pire ennemi. Mais maintenant, il y a quelque chose de pire que vous dans les rues !" Ca m'a rappelé la nuit chez O'Rourke où McHugh a demandé à ce type pourquoi il portait une arme et le type a dit qu'il vivait dans un quartier dangereux et McHugh a dit que ce serait plus sûr s'il déménageait.

La nation des vampires est attaquée par une nouvelle race de vampires, les faucheurs, qui boivent le sang des humains et des vampires et sont insatiables. Blade, qui est à la fois humain et vampire, est comme un repas équilibré. Si les faucheurs ne sont pas détruits, les deux races vont mourir. Cette nouvelle est transmise par un chef vampire dont le cerveau est faiblement visible à travers une coque en plastique translucide bleu clair, preuve supplémentaire de l'influence du design de l'iMac original.

Blade et Whistler (qui a été sauvé du tank et ramené à la vie grâce à une "injection de rétro-virus") rejoignent les vampires dans cette guerre, qui n'est pas sans risque, car bien sûr, si les Faucheurs sont détruits, les vampires se retourneront contre eux. Il y a un scénario, même s'il est rapidement esquissé, pour soutenir les passages d'action pure, y compris les scènes de combat assistées par ordinateur d'un rythme et d'une agilité étonnants. Snipes incarne une fois de plus Blade, non pas comme un super-héros sûr de lui, mais comme un gamin désorienté qui a été élevé pour être bon dans son travail et incertain de son identité. Il est attiré par la vampire Nyssa (Leonor Varela), mais on sent qu'une relation entre une créature de la nuit et Blade, connu sous le nom de Daywalker, va tôt ou tard se traduire par des disputes sur leurs horaires de travail.

Les faucheurs sont les pièces maîtresses de ce film. Ils ont tous ce qui ressemble à une cicatrice au centre de leur menton. La première fois que nous en voyons une, elle appartient à un donneur qui s'est présenté dans une banque du sang à Prague. Ce n'est pas le genre de banque du sang où vous voulez recevoir votre prochaine transfusion. Il y a un zappeur d'insectes accroché au mur, et un vieil ivrogne qui dit que vous pouvez même apporter des gobelets de sang de l'extérieur et qu'ils les achèteront.

La cicatrice du menton, en fait, n'est pas une cicatrice mais une fente. Ces faucheurs sont méchants. Ils ont des bouches qui se déploient en mâchoires tripartites. Vous vous souvenez des griffes sur les pelles à vapeur dans les jeux de loterie à la fête foraine, où vous manipuliez les roues et essayiez de ramasser des prix de valeur ? Maintenant, mettez-les sur un vampire et faites-les grandes et sanglantes, avec des crocs, du mucus et une salive noire visqueuse. Imaginez ensuite une langue enroulée à l'intérieur, avec un mécanisme d'alimentation et de succion à son extrémité qui ressemble à l'organe que l'évolution a oublié, le genre de chose dont les foies malades font des cauchemars. Plus tard, ils ouvrent la cage thoracique d'un Faucheur et Blade et Whistler regardent à l'intérieur.

Blade : Le cœur est entouré d'os !

Whistler : Bonne chance pour y enfoncer un pieu !

Le premier film de Del Toro, "Cronos" (1993), parlait d'un ancien scarabée doré qui plantait ses griffes dans la chair de ses victimes et leur injectait un sérum d'immortalité. Son film "Mimic" (1997) racontait l'histoire d'un insecte de conception, mi-manteau, mi-termite, qui s'échappait dans le métro et se transformait en un très gros insecte. Les personnages mettaient leurs mains dans des endroits sombres et je glissais sur mon siège. Son "L'Échine du diable" (2001), qui se déroule dans un orphelinat au moment de la guerre civile espagnole, est une histoire de fantômes, pas un film d'horreur, mais il y a un corps qui flotte dans un réservoir.

Encore dans la trentaine, le réalisateur d'origine mexicaine ne dépend pas des ordinateurs pour mener à bien un film et impressionner les enfants avec des scènes de combat fantaisistes. Il apporte avec lui ses phobies effrayantes. Vous pouvez sentir la différence entre un film qui est un exercice technique ("Resident Evil") et un film cuit à la vapeur dans les chaudrons effrayants de l'imagination du cinéaste.