Au pays d'Antonioni, l'ennui est roi

Palme d’Or marchandée du Festival de Cannes en 1967, Blow Up fait parti de ces classiques du Cinéma qui définissent les purs cinéphiles et les faux cinéphiles. Cinéphile, voilà un terme que je n’aime pas trop d’ailleurs… Enfin bref, je ne suis pas un cinéphile, je le reconnais. Blow Up, qui est donc mon premier film d’Antonioni, possède une belle photographie et une mise en scène plutôt bien foutue avec de chouettes plans dans le parc mais qui, hélas, ne me parle jamais, ne me touche pas. Par ailleurs, je reconnais que ce film n’est pas très agréable à suivre en ce qui me concerne. Avec ses longs silences et des scènes qui me laissent complètement indifférent, je pense notamment à celle de photographie au début. Le traitement de l’histoire s’étend dans le temps, l’ennui venant souvent prendre les devants. Finalement, même si tout n’est pas non plus mauvais, à mon goût évidemment car étant un film très célèbre j’imagine que beaucoup prennent un grand plaisir à le voir, la seule scène que j’ai aimé, c’est la dernière. Parce que le film était fini, oui. Mais aussi parce que pour la première fois depuis le début du film, je ressens un spasme de poésie qui surgit de cette séquence de mimes avec ce match de tennis imaginaire qui vient enfin faire la part des choses entre réel et illusion. Parce que pendant les 100 minutes qui précèdent ce moment, l’ennui, il n’était pas uniquement illusoire, lui ! Bien que n’ayant pas vu d’autres films du bonhomme, le cinéma d’Antonioni ne me paraît déjà pas forcément accessible à la majorité, c’est quelque chose de particulier et qui finalement ne m’intéresse pas vraiment. Il faut dire aussi que le film a certainement vieilli depuis sa Palme, 45 ans plus tôt. C’est le style qui ne m’intéresse pas je crois, malgré les qualités qu’il possède. Je me sens complètement à l’extérieur, même si ce parcours paradoxal n’est pas complètement inintéressant, en fait. Mais rien à faire, c’est chiant, trop rarement transcendant et je n’ai aucune envie de réfléchir à ce qui fait que les « cinéphiles » atteignent l’orgasme mental devant ce film. Je préfère mille fois le Blow Out de Brian De Palma, inspiré du film d’Antonioni mais qui traite du son et non de l’image. Les goûts et les couleurs… Là où Blow Up m’apparaît indigeste et n’apportant que trop peu d’émotions, Blow Out me séduit par sa force de narration, ses personnages, sa limpidité qui en font un thriller prenant et maîtrisé. Définitivement, il me manque quelque chose avec ce Blow Up. Un lien, une sensation… Et c’est pas demain la veille qu’elle va naître à mes yeux.
Vino
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le 2 mai 2014

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