J'ai beaucoup aimé The Place Beyond the Pines, et la réal de Derek Cianfrance est fort sympathique, donc je me suis lancé dans ce film même si je le sentais pas, d'instinct. Et j'aurais du me fier à mon instinct.
Blue Valentine nous raconte l'histoire d'un couple de bourrins lambda, mettant en parallèle les premiers jours et les derniers jours de leur vie commune. On peut ainsi assister au spectacle du jeune monsieur sympathique mais un peu niais ayant le coup de foudre pour la pétasse de base qui a eu une trentaine de partenaires depuis ses 13 ans (et qui vient de larguer un autre bourrin car la contraception, c'est pas son truc). Sentiments réciproques, tout est bien.
Accessoirement on assiste aux années futures, où l'usure du temps s'est faite sentir sur leur amour. On a l'impression qu'un truc hyper grave s'est passé, mais non, c'est juste le temps il faut croire. Le monsieur, qui s'est dégarni, est un peu moins gentil avec sa chérie je-m'en-foutiste qui est insensible à ses efforts. Voilà c'est à peu près tout, ça se chevauche comme ça pendant deux heures.
Le sujet et la morale foireuse de cette oeuvre seraient supposés concerner les effets du temps sur l'amour, j'y vois plus une ébauche de représentation des relations humaines entre débiles profonds. Dans le genre "film qui éveille la misanthropie en nous montrant des imbéciles infoutus de communiquer ne valant pas mieux les uns que les autres", je préfère encore The Fighter de David O. Russell qui au moins tient la route et est marrant (même si quelques répliques de Gosling et certains échanges prêtent à rire). J'ai par contre apprécié le film pour sa forme (comme dit en début de critique).