Dean aime Cindy et Cindy aime Dean. Pour le meilleur et pour le pire.
Blue Valentine c'est la chronique réaliste et sans effusion de la descente au enfers d'un amour ordinaire. Du stade d'amoureux transis on passe au couple routinier, ne ressemblant plus qu'à deux coquilles vides qui finissent par se demander ce qu'elles font encore ensemble.
Dean et Cindy espèrent que tout va aller mieux. Ils luttent contre le courant de l'indifférence qui les entraine dans des abimes de haines réciproques. Dean et Cindy se sont aimés, follement, tendrement, mais le temps fait inexorablement son oeuvre. Même le Grand Amour ne survit pas à ça.
Blue Valentine est une vision cynique, crue, mais aussi incroyablement touchante du véritable amour, pas l'Amour guimauve d'Hollywood, le vrai, celui qui nous tombe dessus sans prévenir. Celui qu'on ne cherche pas à ce moment là de notre vie. Celui qui nous retourne parce qu'on a l'impression de toucher le divin du doigt. Celui qui nous fait dire "Et si c'était Elle ?? "
Le problème c'est qu'à ce petit jeu on fini immanquablement par se brûler et à brûler les autres, sans le vouloir.
Oui le film est lent. Oui le film se déroule dans une réalité merdique, dans un patelin merdique, avec un quotidien merdique. Pourtant au milieu de ce marasme, Michelle Williams (ex Dawson) illumine l'écran par sa beauté, sa tristesse, son aveuglement et sa joie de vivre (période étudiante).
Blue Valentine c'est l'explosion d'un couple qui avait tout pour lui, et qui tente désespérément de retrouver sa période dorée des débuts. Mais parfois, même les contes de fées peuvent finir mal. La réalisation du film joue au yoyo avec les sentiments du spectateur, alternant le phases glauques du présent, aux phases si enchanteresses des débuts amoureux.
Le final résonne en ce sens comme un déchirement ou comme une immense bouffée d'air (selon votre vécu et vos aspirations), et laisse le spectateur sur le carreau.