LE MAUSOLEE DES REVES PERDUS
Disciple de Lubitsch, mais aussi de Stroheim, qu’il dirige ici dans le rôle de sa vie, Billy Wilder réussit à rendre hommage à la mythologie du cinéma sous la forme d’une oraison funèbre.L’humour noir vient à traverse, si l’on songe que toute l’aventure est contée par un cadavre, créant un effet de distanciation morbide pour le moins savoureux.On reconnait là la patte de Wilder, qui n’avait pas tout à fait rompu les ponts avec l’expressionisme. Le résultat est une œuvre envoutante, riche de séquences oniriques (l’enterrement du chimpanzé), un des plus fascinants – et des plus cruels- apologues sur la grandeur et décadence de la mythologie hollywoodienne. Gloria Swanson fait une composition saisissante et personnifie ici à merveille la conjonction entre réalité et fiction à travers cette odyssée d’une star déchue.Une splendeur formelle, un sommet absolu du film noir et le chef-d’œuvre incontesté de Billy Wilder.