La quête du grand amour n’est pas terminée

15 ans après Le journal de Bridget Jones, notre célibataire, toujours incarnée à l’écran par Renée Zellweger fait son grand retour au cinéma. La réalisatrice Sharon Maguire reprend les commandes pour un troisième épisode digne du premier.


Le meilleur de la saga ?


Peut être est-ce dû au fait que la réalisatrice du Journal de Bridget Jones soit de retour, aidée par Emma Thompson qui officialise en tant que co-scénariste, qu’importe, ce troisième est bien meilleur que le deuxième et presque mieux que le premier. Attention aux lectrices et aux lecteurs, c’est une adaptation libre. Le troisième tome des aventures de la célibataire étant totalement différent, il est question ici de ne pas « salir » l’image de notre personnage. Dans le livre (intitulé Folle de lui), Bridget est âgée de la cinquantaine, a deux enfants à charge et se retrouve veuve après la mort de son époux. Toujours coincée dans ses problèmes du quotidien, la voila jouer la couguar avec un trentenaire sexy.


La version filmique sera plus optimiste, totalement différente, moins déplaisante, plus pétillante. Retour à la case départ pour notre héroïne qui, contre toute attente, est de nouveau célibataire et se retrouve seule à fêter son anniversaire, lâchement abandonnée par ses amis. A ce moment, nous avons droit à une jolie référence au tout premier film avec le retour de la chanson All By myself où notre héroïne va encore se lâcher afin de ne pas sombrer dans une profonde déprime (je vous avoue qu’autant devant ma télé, je ne suis pas gêné devant ce genre de scène, autant entouré de femmes, je ne savais plus où me mettre). Une question reste en suspend : Qu’a-t-il bien pu se passer avec Marc ? Contrairement à ces prédécesseurs, on évitera de faire du célibat une tare.


La recette, vous la connaissez, elle est connue. On prend les mêmes et on recommence, tout en faisant évoluer la galerie de personnages. Dans ce troisième opus, force est de constater que ça fonctionne toujours autant voir carrément mieux. Réussir à faire aussi bien si ce n’est mieux que le tout premier épisode relève de l’exploit. C’est tellement rare. Peu de films de ce genre peuvent se vanter de voir leur suite être autant de qualité que l’original. Prolongement de la franchise, fidèle à ses thèmes, ses aléas de la vie, notre personnage est une nouvelle fois face a un nouveau dilemme : elle est enceinte mais ne connait pas l’identité du futur père. Exit Hugh Grant (dont on expliquera l’absence dans le film) qui, n’ayant pas apprécié le scénario, a préféré quitter l’aventure, place à un nouveau personnage, Jack Qwant, interprété par le Docteur Mamour alias Patrick Dempsey. Nouveau triangle amoureux, place à un nouveau duo de chevaliers servants.


Le plus hilarant de la saga


Ce nouveau volet, plus profond, plus travaillé sur la mise en scène classique, l’image et le scénario, ne lésinera pas sur l’humour. Bien plus drôle que ces prédécesseurs, ce troisième film offre de grands moments de comédie avec une Bridget toujours aussi gaffeuse. On évite la répétition niveau gags, on en trouve de nouveaux biens plus délirants, biens plus inventifs que ce que l’on avait vu par le passé. Résultats, des scènes déjà cultes comme par exemple notre héroïne, qui débarque à un festival de musique vêtue de blanc, alors que le terrain est boueux (ce qui l’amènera à tomber à plat dans la boue). Ou bien encore Miranda, la nouvelle amie (qui apporte un nouveau souffle au film) et acolyte de Bridget qui, complètement ivre, marchera dans un ballon avec Ed Sheeran.


Bridget Jones Baby ne misera pas tout sur son humour. L’émotion prendra cette fois encore plus d’ampleur avec de nouvelles questions existentielles. Ici, Bridget qui est enceinte, va revoir ses priorités, pensant avant tout à son futur enfant. La quadragénaire a bien évoluée, a vieillie, est plus épanouie. Elle à perdu beaucoup de poids (évitant la redite sur la femme complexée), affiche une mine radieuse, s’assume et prend ces décisions seule. Malgré le fait qu’elle soit de nouveau seule, malgré le fait que tous ses amis ont fondés une famille, elle reste optimiste. Elle a beau être une éternelle gaffeuse qui ne fait jamais les choses comme il faut, elle s’assume, c’est une battante, une femme forte et indépendante. On s’attache toujours autant au personnage avec une Renée Zellweger (qui fait son retour sur grand écran après des années d’absence) rayonnante. Nous sommes en 2016, les technologies, les mentalités ont évoluées. Comment se passe le quotidien de Bridget dans notre époque ?


L’ère du numérique, les selfies, les réseaux sociaux (joli discours moralisateur de ce coté là), le Femen, les applications tendances (dont une allusion à Tinder), l’adoption d’enfants dans les couples homosexuels, la critique des médias (plus là pour la course à l’audience que pour de la vraie information). Coté de son travail, Bridget a évolué, devenant la responsable d’une émission télévisée. Seulement, voila notre pauvre héroine confrontée à une nouvelle supérieur rigide, tête à claques, détestable, plus jeune, arborant un look de hipster.


Nouveau film, nouvelle bande originale. On ne fait pas les choses à moitié avec pas moins de 28 titres musicaux accompagnant cette suite. Parmi eux, Ed Sheeran (qui fait une apparition en interprétant son propre rôle) et son Thinking out loud, le retour d’All By Myself de Jamie O’neal qui laissera sa place au titre…Jump Around d’House of Pain, Still Falling You d’Ellie Goulding, I Heard It Through The Grapevine de Marvin Gaye, et bien d’autres.


Tapez 1 pour que le père soit Mark ou tapez 2 pour que ce soit Jack


Il est temps pour Bridget de mettre au courant les deux pères potentiels. Elle essayait de trouver le timing parfait pour éviter que les deux hommes ne se croisent et en viennent aux mains. C’était inévitable, la rencontre se fait mais bizarrement, elle se fait dans le calme. Jack et Marc étant tous deux fous amoureux de Bridget, les voila rivaliser de charme et d’attentions auprès de la futur la maman (le cours prénatal où Jack fait croire qu’il est en couple avec Marc et que Bridget est leur mère porteuse est culte), sous le regard moqueur de sa gynécologue (interprétée par une Emma Thompson blasée qui a de la répartie) qui a visiblement une dent contre les hommes.


Jack n’a rien d’un Daniel Cleaver hormis le fait qu’il est lui aussi orgueilleux. C’est un homme plus responsable, plus romantique, plus respectueux vis-à-vis des femmes, auteur d’un best seller sur les algorithmes de l'amour (il serait soi-disant possible de prédire la compatibilité entre un homme et une femme grâce à des calculs mathématiques). Marc quant à lui reste le même, toujours aussi coincé, froid, toujours dévoué à 100% à son travail mais toujours aussi distingué et séduisant. L’amour entre Bridget et Marc ne c’est pas évaporé, il reste des résidus. L’arrivée en grande pompe de Jack, homme plus disponible montrant plus ses sentiments va pimenter la vie de la quadragénaire. Ce nouveau trio marche à la perfection. Très différent de l’ancien Hugh Grant/Renée Zellweger/Colin Firth, mais tout aussi charmant.


Au final, Bridget Jones Baby fait un retour remarqué et remarquable. Un triangle amoureux toujours aussi séduisant et délirant, des situations embarrassantes et répliques cultes, une Emma Thompson irrésistible, une bande originale aussi garnie que les deux premiers films, beaucoup d’émotion, une réelle évolution des personnages, un scénario plus recherché et original, des tonnes de surprises, des guests stars de folie, le coté authentique et attendrissant toujours présent, 2heures qui passent à une vitesse folle. Ca reste un film romantique pour les filles, d’ailleurs, j’ai perdu un peu de ma virilité pendant la séance. Ce qui ne m’a pas empêché de passer un super moment avec des spectatrices respectueuses, qui n’ont pas misent le souk dans la salle et qui riaient avec éclat. Messieurs, prenez l’exemple ! On devrait avoir plus de suites de ce genre. Un quatrième opus pour finir en beauté ? Vous n’avez pas envie de voir comment va se débrouiller notre héroïne dans son rôle de mère ?

Jay77
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le 12 oct. 2016

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Jay77

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