Au milieu de la bobo-isation des quartiers populaires, BROOKLYN VILLAGE, déroule une fine partition, traitant d'une amitié naissante, entre deux gamins, que tout oppose.
Malgré son côté indé Sundacien branché, que certains pourraient allègrement dénigrer, BROOKLYN VILLAGE s’affranchit parfaitement de cette négativité. Sur le socle morbide de la disparition, Ira Sachs entremêle deux récits, où le premier segment décrépit le second, renvoyant sans cesse à la moralité de ses personnages. Par le cadre, Ira Sachs instaure cette pudeur, cette distance avec le spectateur, dépeint la lumineuse insouciance d'une amitié que rien ne semble pouvoir disloquer. Certainement pas le conflit du monde complexe des adultes, obnubilés par la futile obsession pécuniaire, mais dont les premiers touchés sont ces modestes enfants.
Un récit initiatique à la sauce teenagers subtilement dosé, BROOKLYN VILLAGE renoue avec l'humanité de chacun, retrace la fugacité d'un moment singulier de l'existence. Ce petit morceau d'humilité, aérien, se déguste sans indigestion aucune, et l'on ressort aussi léger que mélancolique.