C.H.U.D.
5.2
C.H.U.D.

Film de Douglas Cheek (1984)

J'ai une tolérance énorme face aux films de séries B à petit ou moyen budget : j'adore des productions jugées "mauvaises" telles que Les Barbarians (tellement mauvais que s'en est bon), Krull (décrié pour son scénario "simpliste" en dépit de ses efforts en matière d'effets spéciaux et d'esthétisme), Flash Gordon ("trop kitsch"), Red Sonja (autre film de barbares et de fantasy) et j'en passe.


Aussi, j'ai entendu parler de C.H.U.D. (= "Cannibales, Humanoïdes, Usurpateurs et Dévastateurs") comme étant un bête long-métrage de série B ou même un "nanar" culte. Et après un récent visionnage, il s'avère que c'est un film culte mais non un nanar !


Même si le début semble un peu fauché (faut dire aussi que la V.F. semble sans grande conviction à la première écoute) et que le budget maquillage et éclairage semblent faire défaut, la réalisation compensent ses petits soucis par un usage correcte des angles de caméras, jeu d'acteurs, musique et atmosphère.


C.H.U.D. décrit à merveille la terreur et la claustrophobie qu'on peut ressentir en allant dans les souterrains urbains. Même si John Heard (qui ressemblait un peu à Ryan Renolds) semblait être le personnage principal, le manque d'investissement voulu par son personnage laisse très vite la place à un magistral, simple et honnête Daniel Stern (de Maman, j'ai raté l'avion) dans le rôle de "Révérend", qui s'occupe de la soupe populaire.


Si le thème du complot gouvernemental radioactif est classique, on appréciera comment sont montrés les conséquences de la négligence de petits comités institutionnels envers les clochards (comme dans Street Trash). D'ailleurs, le cadre urbain et souterrain, crasseux, étroit et sombre rajoutent à l'atmosphère du film.


J'ai particulièrement aimé ces scènes là :


Quand un des clochards dit avoir vu quatre créatures luisantes vénérer une sorte de matière visqueuse, puis il dit la chose suivante :



Ils ont le pouvoir de clore le ciel !



Aussi aimé ces scènes où la petite amie de la photographie est aspergée de sang, puis quand elle se défend contre un mutant :


Elle se la joue Highlander et découpe la tête du C.H.U.D. à coup de sabre !


Mais le must, c'est cette scène ou "Révérend" et le photographe, après s'être perdu dans les souterrains new-yorkais, tombent sur ça :


Ils tombent sur les cadavres bien gores de policiers venus enquêter sur la disparition de clochards et de la femme d'un officier. La scène traumatise le photographe et me rappelle l'extrait "Whispers" dans Necronomicon, produit 10 ans plus tard.


Il est bizarre de voir dans ce film une référence à Lovecraft, qui avait lui-même décrit cette peur des grottes et des catacombes sombres de New-York dans Horreur à Red Hook.


C.H.U.D. réussit en tout cas à illustrer cette inquiétude des New-Yorkais qui croyaient en la potentielle existence de "morlocks" dans les égouts, les croyant responsables de la disparition de S.D.F à travers le temps...

darevenin
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les adaptations "cachées" de jeux vidéo en films et vice-versa et C'est pas du Lovecraft, mais ça y ressemble...

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le 28 juil. 2018

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darevenin

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