Ce qui est le moins plaisant dans le cinéma de Woody Allen c'est son côté excluant. Et son Café Society l'est particulièrement en nous gavant de mondanités fatigantes. Le metteur en scène préfère passer son temps à faire interagir entre eux tout un tas de personnages antipathiques en oubliant totalement de diffuser de l'émotion.


Le long-métrage n'est pas spécialement mauvais, mais sa facilité à enchaîner les situations sans les pimenter avec un peu de tension et d'enjeux finit par lasser puis ennuyer. La distribution est tout de même convaincante, sans s'envoler on la sent impliqué, cependant Woody Allen vise une catégorie très précise de spectateurs en dressant les portraits de personnages sans profondeur aucune.


Tout y est artificiel jusque dans le semblant de thématiques qui ont du mal à s'imposer, d'autant que le mélange de plusieurs idées opposées se marie assez mal. Trop de personnages et d'embranchements qui aboutissent à du vide. Ce ton très détaché participe sûrement à ce sentiment de finalités creuses et futiles.


Café Society c'est narrativement un peu le petit téléfilm allemand du lundi après midi sur M6. C'est un peu vache, mais c'est avec ce sentiment que l'on ressort de ce nouveau Woody Allen. Cela captivera sans aucun mal les fans du genre, pour les autres la digestion sera plus compliquée.

MassilNanouche
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2016

Créée

le 11 mai 2016

Critique lue 854 fois

15 j'aime

5 commentaires

Massil Nanouche

Écrit par

Critique lue 854 fois

15
5

D'autres avis sur Café Society

Café Society
Alex-La-Biche
7

Comédie qui pleure

Éternellement passionné par New-York et son métier, c'est tout naturellement que Woody Allen vient remettre les couverts en offrant un énième hommage à sa ville natale ainsi qu'à Hollywood. Vous...

le 12 mai 2016

43 j'aime

9

Café Society
Grard-Rocher
8

Critique de Café Society par Gérard Rocher La Fête de l'Art

La vie n'est pas très attrayante pour Bobby Dorfman dans le New York du début des années trente. Il est vrai qu'au sein de cette famille juive il paraît bien mal à l'aise entre des parents en...

42 j'aime

17

Café Society
Vincent-Ruozzi
5

Boring Society

Woody Allen est l’un des réalisateurs les plus prolifiques de ces dernières années avec une cadence d’un film par an depuis Annie Hall sorti en 1977. N’appréciant pas la compétition dans l’art,...

le 5 mars 2017

38 j'aime

1

Du même critique

En attendant Bojangles
MassilNanouche
7

Pile ou Face

Le soleil. Une réception mondaine. Romain Duris (Georges) en charlatan fabuleux. Des bourgeois crédules. Une rencontre. Viriginie Efira (Camille) et l'élégance élancée d'une colombe. Puis une danse...

le 7 janv. 2022

26 j'aime

6

Ma Loute
MassilNanouche
5

Folie et légèreté sociale

C'est une sensation inhabituelle qui naît au générique de fin de Ma Loute quelque part entre la poésie tragique et l'incompréhension totale. Toute la séance durant, le ressenti n'a de cesse...

le 13 mai 2016

23 j'aime

2

Gangsterdam
MassilNanouche
1

"Le viol cool"

On est d'accord, on la viole pas ? Non, non... Non on la viole ou non on la viole pas ? Non, non on la viole pas ! clin d’œil... Non, on la viole pas. ... Non, mais je parle du viol cool, le viol...

le 1 avr. 2017

20 j'aime

21