Drôle d'idée d'appeler l'autre par son prénom à soi, mais ne serait ce pas là l'ultime signe d'amour ?
De l'amour, on en parle beaucoup dans ce film, c'est même le thème principal de ce très beau moment de cinéma dont on sort un peu transformé, transporté..
D'abord, il y a le décor, un petit coin d'Italie qui appelle le calme, la sérénité, qui donne envie de se lever de son siège et de traverser l'écran pour s'y installer..
Ensuite, il y a une famille, qui accueille un professeur durant l'été, un accueil chaleureux, franc, sans arrières pensées. Nous sommes en 1983, une époque politiquement complexe en Italie, mais cela n'influe pas sur le quotidien de Elio, l'ado surdoué de la famille, 17 ans et toutes ses dents, et son désir en éveil constant, à la recherche de ce qui fera du bien à son corps. Il expérimente avec Marzia sa sexualité. Il compose de la musique et rêve, et cherche sa vie d'adulte qui commence...
Enfin, il y a Oliver, le professeur, dont la beauté trouble filles et garçons, et surtout Elio, qui est attiré par ce que dégage de sérénité, de force, de liberté..
Entre ces deux personnages, le courant s'établit, se développe, très discrètement d'abord, puis, s'amplifie, à mesure que Oliver laisse Elio l'approcher, puis l'aimer...
C'est remarquablement filmé, rendu, exprimé, expliqué, sans vulgarité, sans excès, avec pudeur (même si certaines scènes sont très explicites), avec un sens rare d'une sensation de normalité. L'amour ne s'occupe pas du sexe de ceux qui le ressentent, il est là, il s'exprime, c'est tout.
Une scène a particulièrement secoué mon esprit, située à la fin du film, entre le père d'Elio et son fils. Tout y est dit...
Incontournable en ce début d'année, il est porté par de sensationnels acteurs qui ne "jouent" pas, mais qui "vivent" cette histoire...