Déjà, le fait de ne plus avoir la musique tellement puissante et mémorable de Philip Glass pose problème. D autant que le compositeur ici m'a plus cassé les oreilles qu entraîné dans une spirale infernale. Les acteurs jouent bien, l image est bien léchée, on reconnaît facilement la pâte Jordan Peele qui me saoule un peu avec ses jump scare ratés, son blabla bourgeois, et cette prétention non dissimulée dans son cinéma. Sauf qu ici à la différence d un Get Out tendu ou d un Lovecraft Country au moins original, il n'y a rien. Le coup de la peinture et les soirées bobos sont limite lourdingues et les scènes horrifiques si tant est qu'on les voit vraiment sont infinitésimales et inoffensives. Prenons pour seul exemple la scène des toilettes qui aurait pu nous réserver un pur moment d horreur...eh bien non. Que dalle. Quant aux seconds rôles qui font office de faire valoir
il faudra qu'on m'explique l'intérêt. Il faut arrêter de mettre des homos partout juste pour cocher la case quota. D autant qu'il joue bien, en plus ! Mais il est squeeze en plus !!! Bref ! La peur ne vient jamais. Peut-être la réalisatrice a-t-elle eu peur d'oser justement ? Nombre de scènes frôlent le ridicule. Pour faire peur aujourd'hui il faut demander à des gars comme Ari Aster ou Mike Flanagan car le Jordan Peele et ses productions s'enlisent de plus en plus dans des bluettes bourgeoises médiocres et même pas horrifiques. Pourtant ce gars a du talent. Mais trop de suffisance aussi manifestement. Dommage car l'acteur principal est vraiment bon. Mais il n'a rien à se mettre sous la dent. La transformation était pourtant intéressante, mais elle est vite expédiée ( à tort !) et il n'y a que l'essaim final qui soit le seul moment prenant de ce plantage intégral.
On est loin du compte ( et du conte) et je pleure presque quand je vois la gueule géniale de Tony Todd a la fin que j' aurais tellement voulu voir ici pour amener la Terreur, la vraie, car on est surtout dans une torpeur limite supportable. Pour sûr, tout le monde peut le voir, ce Candyman aseptisé.
Et même si le film de Bernard Rose a bien des défauts, il n en reste pas moins iconique pour son époque et faisait nettement plus peur avec nettement moins de moyens.
Non, Peele. Redescends de ton nuage, bro.