Au fil du temps, le Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato est devenu une œuvre culte pour son concept proche des mondos (ces fameux documentaires trashs des années 70/80), et son filmage au plus près des événements, en totale immersion.
Beaucoup de bruits pour rien au final, car c'est la plupart du temps très mal réalisé, avec détails sordides qui font directement dans le voyeurisme de plus bas étage, montrant la réaction des témoins de manière grotesque, des zooms nauséeux en veux-tu-en voilà, et quelques scènes de tortures animales totalement dégueulasses. De plus, les interprètes sont mauvais, on frise parfois l'amateurisme.
Malgré tous ces défauts apparents, ce film parvient tout de même à captiver par deux ou trois tour de passe-passe dont on se demande si Deodato à été l'espace d'un instant touché par une sorte de grâce momentanée ou s'il ne s'agit au final que d'un pur hasard. Bien qu’extrêmement trash, certaines scènes parviennent tout de même à retourner sévèrement l'estomac par leur côté percutant et leur approche très réaliste. Pour ce côté jusqu’au-boutiste, et franchement viscéral (!!!) , le Cannibal Holocaust mérite son titre de gloire de film parlant d’anthropophagie le plus crû n'ayant jamais été réalisé.
Pour autant, ça demeure une série Z pas franchement folichonne, très mal interprétée et pas subtilement mise en scène. Reste deux ou trois effets qui font mouche et la jolie bande originale signée Riz Ortolani. Rien à dire de plus sur cette tentative vaine franchement oubliable.