Je n'reconnais plus personne, en Scarlett Johansson...♫

On ne présente plus le MCU (Marvel Cinematic Universe), véritable machine de guerre et générateur de sous pour le studio Marvel, produisant environ un film de super-héros tout les 6 mois, dans un univers unique. Ce MCU est découpé en phases, contenant chacun quatre ou cinq films d’héros en solo, chaque phase se concluant par un film Avengers. Neuvième film de ce Cinématic Universe, et troisième de la phase 2, Captain America : The Winter Soldier est la seconde aventure du soldat Steve Rogers en solo.

Et autant le dire clairement : cet opus est le meilleur depuis Avengers, qui concluait la première phase. Et cela est vrai pour une raison simple : contrairement à Iron Man 3, ou Thor 2, celuic-ci place son scénario directement en lien avec les évènements d’Avengers, mais surtout, prépare le terrain pour les films à venir.

Le plus ringard des super-héros Marvel est donc le protagoniste de l’opus le plus sérieux et intelligent de la saga. De plus, Captain America, The Winter Soldier n’était pas un épisode spécialement attendu, même par les fanboys de Marvel.

S’apparentant plus à un film d’espionnage, avec tout ce que cela comporte de trahison, de twists et de courses poursuites, les réalisateurs ont décidés de caresser gentiment le fan dans le sens du poil. Des références à gogo (Stephen Strange, Batroc, Carter), des clins d’œil à la culture populaire par dizaines (Daft Punk, et même Pulp Fiction, par exemple) et l’introduction de nouveaux personnages connus feront rêver tout les lecteurs de comics. Cependant, le traitement de certains de ces nouveaux venus, par exemple le Faucon, est relativement banal.

Adaptant un arc narratif intéressant (Le soldat de l’hiver), le film multiplie les méchants, sans jamais créer une overdose. Tous sont plus ou moins liés par la même organisation, mais ont des buts finaux différents. La grosse surprise concerne la réapparition d’un ennemi connu, sous une forme différente de celle des films, mais beaucoup plus proche des comics. Cet ennemi, totalement absent de la campagne de publicité du film donne un sérieux coup de boost en milieu de film. Important pour ce film, mais aussi pour les suites ainsi que pour la serie Agent of Shield, il constitue certainement la meilleure idée scénaristique de cet opus. Enfin, Robert Redford fait son taff correctement, son personnage n’étant de toute façon pas spécialement très développé.

Mais bizarrement, le méchant le plus raté est le fameux soldat de l’Hiver. Sûrement à cause de l’acteur mais aussi à cause du scénario, cet ennemi, même si puissant, n’est pas très charismatique et se présente comme un larbin lambda. Heureusement, sa relation avec Captain America, directement lié au premier film, lui donne un relent d’intérêt. Mais c’est relativement anecdotique. En parlant de relation, le film a la bonne idée de ne pas s’attarder sur les histoires d’amours de notre Steve Rogers (ce qui constituait un des gros points faibles de Thor 2, par exemple), malgré une scène légèrement lourdingue mais peu longue avec une Peggy Carter vieillissante. Quelques tentatives de séductions de la part de Black Widow, ainsi qu’une référence à la fille de Peggy, et c’est à peu prêt tout. Cela n’aurait eu, de toute façon, aucun intérêt scénaristique.

L’histoire du film, liée forcément au S.H.I.E.L.D. paraît donc moins idiot, plus réfléchi que la simple histoire de gentil/méchant de Thor 2, ou la mascarade concernant le Mandarin dans Iron Man 3. Cette histoire d’ennemi intérieur et de trahison font passer les 2h20 de film relativement rapidement.

Les scènes d’actions filmés en steadycam sont, a défaut d’être lisible, relativement bien chorégraphiés : Captain se sert enfin de son bouclier comme dans les comics. Ca virevolte, ça rebondit, ça envoie des coups de tatanes qui font valser ; en clair, ça ressemble enfin aux comics.

Certains des twists sont bien évidement assez capillotracté, adaptation de comics oblige, mais l’élément scénaristique final relève grandement le tout et nous fait espérer le meilleurs pour les prochains films du MCU.

Malheureusement, le reste est assez faible. Une bande-son basique au possible, une photographique sans originalité, et même de grosses fautes de goûts : par exemple lors des scènes de « flashbacks », le design global du soldat de l’Hiver, ou le garage des héliporteurs qui suintent les CGI trop détaillés. Même la coiffure de Scarlett Johansson n’est pas très inspirée. Heureusement, elle a de bien meilleurs atouts.

Et comment ne pas parler de la scène post-générique : dispensable niveau intérêt, mais introduisant deux nouveaux personnages bien connus et important du monde des Vengeurs.

Pour conclure, les détracteurs des films Marvel vont pouvoir s’en donner à coeur-joie. Malgré ses qualités, ils conservent les défauts inhérents au genre et les réfractaires vont s’ennuyer, en plus de trouver ça ridicule. Mais pour les fans de Marvel et les amateurs de super-héros, c’est le bonheur.
SylvainL1
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le 26 avr. 2014

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