Chroniques du Panda, à la quête des calins perdus, volume 2

À noter que ce film est bi-classé.
Il fait également partie de la quête pour combler un peu mes lacunes en matière de "classiques".
Autant vous avertir tout de suite, y'a du boulot.
Bon.

Cela posé, Casablanca...
Le cadre est celui de la seconde guerre mondiale, Casablanca est encore une colonie française et sert de refuge à toute sorte de marginaux, des criminels de guerre à la petite frappe qui est venue profiter de l'affluence de touristes et d'un climat somme toute propice à la corruption et la malhonnêteté sous toutes ses formes.
Ce sera le cadre de tout le film ou presque, un petit interlude à Paris mis à part.
Plus précisément, on flânera une grande partie du temps au Rick's Café Américain, tenu par Rick Blaine (Humphrey Bogart bien entendu).
On se laissera prendre par cette langueur distillée habilement.
Il faut vous dire que Casablanca, on y vient mais surtout on y reste.
Par le jeu des visas, la situation est telle que peu trouvent finalement ce que beaucoup sont pourtant venus chercher : un départ vers les États-Unis.
Du coup, dans ce contexte d'incertitude et de perspective constante d'un départ imprévu, la vie s'organise comme elle le peut.
Les gens ne vivent pas vraiment, ils attendent.
Et le spectateur est lui aussi embarqué, bercé par les intonations un peu traînantes de Bogart, il sera envahi d'une étrange torpeur.
La fumée, l'alcool.

Si je m'attarde autant là-dessus, c'est parce que finalement toute la force du film y réside.
Ici, point de scènes d'action spectaculaires, d'effets spéciaux à couper le souffle.
Le scénario proprement dit pourrait même faire rire tellement il est prévisible et rétrospectivement, il est évident que peu de choses se sont finalement déroulées en 1h30 de film.
On n'est pas forcément souvent touché par ce qui est raconté, même si je soupçonne que notre époque insouciante nous rende un peu moins réceptifs aux messages forts de cette période sombre.

Mais de toute façon, peu importe, justement.
Le cinéma parfois, ce n'est pas tant avoir quelque chose à dire, que la façon de le dire.
Cela suppose de savoir travailler les moindres détails, de l'esthétique générale à la lumière bien sûr, particulièrement pour un film en noir et blanc.
Les acteurs, divins.
L'ambiance piano-bar, avec son charme désuet.
Le parti pris est audacieux mais quand il est choisi et surtout honoré comme cela, on ne peut qu'applaudir.
SeigneurAo
8
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le 26 juil. 2011

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SeigneurAo

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