Cat City
6.9
Cat City

Long-métrage d'animation de Béla Ternovszky (1986)

Quand les chats et les souris se la jouent James Bond

Macskafogo (ici répertorié sous le nom de "Cat City", soit le titre de la version américaine) est un film d'animation hongrois sorti en 1986 qui jouit d'une notoriété plutôt obscure dans nos contrées. Même sur les forums spécialisés, il est en effet bien difficile de trouver des avis sur ce film, que j'ai découvert assez récemment par ailleurs, tout intrigué que j'étais par sa réputation pour le moins flatteuse. Pour vous donner un petite idée, il a à peu près la même réputation en Hongrie que Les Douze Travaux d'Astérix chez nous. Le verdict ? Est-il cette perle méconnue tant attendue ?


Déjà, situons l'histoire, qui fleure bon la parodie de film d'espionnage : sur la planète X, la lutte intestine entre les chats et les souris fait rage. Craignant pour la survie de l'espèce, le clan des souris décide de missionner son meilleur agent, Grabovszky, afin de récupérer les plans d'une arme secrète censée changer le cours de l'histoire. Quelle est donc cette arme secrète ? Je vous laisse la surprise ... Au cours de son voyage qui le mènera jusqu'à Pokyo, le "légendaire" Grabovszky, sorte de caricature de super espion sorti de sa retraite et quelque peu rouillé par les années, sera notamment confronté au génie du crime Fritz Teufel et les autres membres de la pègre féline dirigée d'une main de fer par l'inquiétant El Gato, mais également aux "Quatre Gangsters", une bande de rats chargés d'infiltrer les rangs ennemis et de barrer la route à notre valeureux espion.


Vous l'avez compris, le film ne se prend à aucun moment au sérieux, entre les parodies aux monuments du cinéma (l'introduction par exemple, est une référence évidente à Star Wars), les nombreux jeux de mots, les situations toutes plus absurdes les unes que les autres, les auteurs ont joué à fond la carte du second degré et force est de constater que ça prend à merveille. Les personnages ne sont pas en reste et rivalisent de drôlerie, entre le duo composé du charismatique mais sanguinaire Teufel et de son souffre-douleur Chafranek, ou encore de la bande des "Quatre Gangsters" qui sont une véritable mine d'or en terme de gags. D'ailleurs, il convient de saluer l'excellence de l'adaptation française, fait assez étonnant pour un film qui n'a pas disposé d'une grande visibilité. Outre la qualité de la traduction, un soin tout particulier a été attribué aux doublages, avec la participation de noms connus du milieu tels que Richard Darbois, Philippe Peythieu, Patrick Guillemin ou encore Daniel Lafourcade.


Bien que l'animation ne rivalise évidemment pas avec les longs-métrages à gros budget sortis durant la même décennie (notamment ceux réalisés par Disney et Don Bluth) elle reste convenable quoique assez irrégulière. On a tout de même souvent le loisir d'apprécier la qualité des dessins et la finesse du trait, typique de la réputation qu'on a coutume d'octroyer à l'école hongroise. Les différentes postures et mimiques des personnages leur confèrent beaucoup d'expressivité et de personnalité, même si l'on pourra regretter le fait que tous ne bénéficient pas du même soin. En ce qui concerne les décors, là aussi on observe un léger manque d'homogénéité, les arrière-plans sont parfois étonnamment détaillés, parfois dépouillés. Du côté des musiques, le film compte trois passages musicaux, dont deux chantés. Si le premier d'entre eux (volontairement ridicule) s'étire en longueur et n'est pas vraiment agréable à l'écoute, les deux suivants sont quant à eux beaucoup plus inspirés, entre un numéro de trompette et un intermède musical beaucoup plus "pop" porté par la superbe voix de Juli Postássy (et pour le coup, vive la VO).


En résumé, Macskafogo est une perle de l'animation hongroise et un film injustement méconnu que tout fan d'animation se doit d'avoir vu ! Je vous le recommande chaudement !

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le 17 sept. 2015

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