Centurion est le genre de film que l’on peut craindre pour moults nombreuses raisons et pour lequel, finalement, on ressort assez content. On a passé un bon moment, sans prise de tête.

Ce film renvoi à l’histoire de la Legio IX Hispana qui disparut au IIè siècle. Si la réalité historique place sa fin plutôt du côté des guerres contre les Parthes, les romanciers se sont emparés du sujet et Rosemary Sutcliff en a fait un roman d’aventure où cette légion était la proie des terribles Pictes. Centurion appartient en quelque sorte à un dyptique, L’aigle de la neuvième légion, sorti un an plus tard, narrant la quête de cet aigle perdu dans les confins de la Calédonie. Nous voici donc aux sources de cette virée au cœur d’un empire romain au faît de sa puissance, mais contesté dans ses marges par des peuples épris de liberté et d’indépendance.

Soyons clair, il ne ‘agit pas d’un grand film historique. Tant mieux. Comme pour L’aigle de la neuvième légion ou, autre œuvre finalement assez proche, Le 13è guerrier, il s’agit de balader le spectateur dans un film de genre survival. Ainsi, quelques légionnaires survivants vont tenter de sauver leur général fait prisonnier par de redoutables guerriers, avant de tenter de fuir vers la civilisation. L’armée professionnelle et terrible devient bande de pauvres types, perdus en territoire hostile et chassés par une colonne infernale conduite par une guerrière farouche et implacable.

Neil Marshall livre une copie très sympathique. Passé quelques facilités et anachronisme, cette course pour la survie est effrénée et brutale. Michael Fassbender irradie le film se sa présence – depuis sa composition dans Prometheus je suis fan et donc totalement partial et je précise qu'il déteste ce Centurion ^^U– et Olga Kurylenko est tout simplement surprenante. Très quelconque dans Oblivion, son mutisme permet de se concentrer sur ses regards, ses expressions et c’est très bien ainsi.

Une œuvre plaisante, qui se suit sans ennui. Le casting est trop lisse, les héros trop beaux, l’approche générale très classique, mais la violence et l’écriture rythmée permettent à ce film sans prétention d’offrir un spectacle divertissant. Un poil en dessous de L’aigle de la neuvième légion pour moi, il n’en reste pas moins une véritable bonne surprise. Du plaisir coupable assumé ; ça fait longtemps que je ne me fais plus d’illusion sur mon mauvais goût.

Et puis, pour remettre dans le contexte, je savais que le lendemain m'attendait la Légende d'Hercule ...
Aqualudo
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le 24 mars 2014

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Aqualudo

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