Parce que c'était Lui, parce que c'était Elle


"Tout est tellement juste qu'on ne peut pas être pas juste et être contre" (Romy, interview par Jacques Chancel pour Les Choses de la vie dans l'émission Radioscopie, 1970)



Je crois que je n'aurais jamais plus de tendresse et de fascination que pour les films de Sautet avec Romy : parce que c'était lui, parce que c'était elle. Et peut être précisément pour celui-ci et les Choses de la vie : ma Rominette, Sautet et en plus un film qui est parmi mes préférés sur les 5 de ce duo! Y a comme quelque chose qui manque... Ah oui, j'ai pas fait de critique sur la perle qu'il est...! ça m'étonne de moi ^^


Vu sa place dans ma cinéphile, un des rares films sur lequel je ne me pose pas la question : la note maximale, directe. et oui, oui, bon d'accord, en plus de la grande Romy, on peut compter aussi Montand (alias Mr César, au vu de nombre de fois où son personnage se prénomme ainsi, dans ce film inclus, aussi. Qui a, en plus, parfois ici aussi des mimiques à la Folie des Grandeurs ^^), la voix off de Piccoli, Samy Frey, Bernard Lecoq... rien que le casting et même rien que le trio Romy/Montand/Sami Frey, c'est une raison très tentante de mettre la note maximale, même si ce n'est pas que pour ça je l'ai mise. Et, en plus, c'est Sautet, "l'un des plus grands metteurs en scène du mon monde" dixit Romy (et je ne lui donnerai pas tort mdr), et l'un des plus grands plus modeste aussi, autre bonne raison de mettre la note maximale! et, sinon, tout simplement, un film dont je me sens très proche. Et un des personnages dans lequel je me retrouve le plus avec Rosalie, superbement interprétée par Romy. Bon, ça c'est une raison subjective mais elle n'en peut être pas moins bonne, je crois. Surtout qu'avec Sautet, je trouve difficile faire des classements car il est tout le temps d'une justesse sidérante donc j'écoute ma subjectivité, pour une fois... Et, tout simplement, mon premier Sautet donc valeur sentimentale d'autant plus sans limite avec un tel trio!


Un casting superbe, mais encore une fois, son point le plus fort est dans le trio central
-Romy : qui aura rarement été plus Romy que dans sa réponse à Sautet pour ce film "je ne suis pas Rosalie mais je serais ta Rosalie" et dans tous les cas, encore et toujours, éternelle incarnation de la classe, du talent et du charme. Avec son sens de la répartie, du cinglant qui font mouche, et ses silences, bien plus éloquents que ses répliques, certaines fois, même. Grande présence, même quand elle n'est pas présente à l'écran : sa voix off, si prés, si loin, si intemporelle.
-Montand-César : grand mégalo, homme du monde, maladroit et sincère
-Samy Frey : discret mais pas pour autant oubliable. plus au second plan, et, d'ailleurs, c'est surtout le duo Romy/Montand que je retiens


Au niveau du scénario : cinéma social à la seconde manière de Sautet et s'il faut reconnaître une chose majeure à Sautet ça serait surtout
-sa capacité à savoir magnifier les prestations, le talent, le potentiel de ses comédiens et surtout de son égérie, Romy.
-sa façon de capter les sentiments de ses protagonistes et leur complexité, leurs déchirements, leurs doutes. Un film qui offre donc des portraits passionnants et mise en scène fine et simple de choses du quotidien mais sans tomber dans le banal ou le simpliste.


Un film qui bénéficie aussi de la splendide écriture de Jean-Loup Dabadie avec ce revirement de ton : du comique et léger, au début, notamment avec Yves Montand, au tragique sublime et mesuré, au fur à mesure. Après, ça ne me choque pas puisque c'est parfaitement équilibré. Egalement des compositions de Philippe Sarde, compositeur habituel de Sautet. Je dirai juste que la fin juste sublime est un de mes passages préférés mais on va éviter de spoiler. En fait, d'ailleurs, je déteste spoiler et surtout les Sautet qui ont un parfum indéfinissable, qu'un résumé gâcherait, je crois. Et je spoilerai encore moins mon préféré...


Et j'y suis d'autant plus attachée qu''il n'y a peu de choses plus belles dans ma vie de cinéphile que d'avoir eu la chance de pouvoir pu revoir tout frais ce film atemporel et encore vivant sur grand écran le 24 juin 2018 (et soyons honnête rien que pour m'aveugler volontairement devant la magnifique aura de Romy ^^).

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le 18 déc. 2017

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Louve d'Avalon

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