Ce film m’a laissé aussi frustré qu’un rasta sans feu dans un champ de purplehaze. Il ne va jamais au bout de son postulat de départ, à savoir montrer des psychopathes à la Tony Soprano, capable de tuer un type à mains nues et de donner le change à sa petite fille la minute d’après.
Nos protagonistes donc, sont des truands, mais ils ont une part d’ombre. Enfin, une part de lumière, ça dépend de quel coté on se place. Ils ont des sentiments et des velléités artistiques.
Le projet, c’est donc de se faire se télescoper leurs doubles facettes. Et ça ne marche pas vraiment, parce que justement, de télescopage, il n’y a jamais. Le scénario est construit de telle manière, qu’on ne nous donne jamais à voir leur dualité en live. Le découpage fait en sorte de séparer chaque aspect de leurs personnalités en scènes distinctes. C’est dommage, ce procédé empêche toute possibilité d’émotion et/ou de comique.
Et puis surtout, le film semble en permanence s’interdire d’aller trop loin. Les scènes de violence sont aseptisées, voire sujettes à ellipses. Les scènes « d’amour » également. On a du Guy Ritchie première période comme horizon éternellement inatteignable. On aurait voulu des personnages aussi vivants et marquants que ceux de l’anglais. On se retrouve avec des braves gens, sans plus ni moins d’intérêt que des voisins de pallier.
Et pour finir ces longues presque deux heures, on a du bon sentiment dégoulinant de mièvrerie, comme on sait si bien en faire dans le cinéma français.
Frustrant, vraiment.