Pas de becquerel en vue...
Arborant une affiche copiant-collant les codes de la réclame du cinéma horrifique des dernières années (une femelle épeurée, un arrière-plan très sombre et une source lumineuse au devant pour donner un petit effet clair-obscur à l'ensemble...), à l'opposé des compositions illustrées et bourrées d'imagination (et de talent) des (plus ou moins) vieux films d'horreur (voir là : http://wellmedicated.com/inspiration/100-illustrated-horror-film-posters-part-1/), "Chroniques de Tchernobyl" n'attire point par son poster, mais par son sujet. Six jeunes vacanciers décident de tenter l'expérience du tourisme de l'extrême en se rendant au plus près de Tchernobyl, ville ukrainienne point de départ de la plus grande catastrophe nucléaire du vingtième siècle... Un propos parfait pour un reportage télévisé ! D'ailleurs, la première demie-heure du film laisse croire à un petit documentaire (tourné à l'épaule, nous découvrons le processus du tourisme aux alentours : paiement d'un guide/tour opérateur, visite des zones environnantes dans lesquelles les autorités locales accordent une autorisation, explication des lieux...). Passée cette courte partie d'intronisation, le fumeux réalisateur Bradley Parker (qui signe ici sa première oeuvre derrière la caméra) nous bombarde des grosses ficelles du cinéma horrifique : quelques jeunes gens aux réactions stupides et non-naturelles (dont au moins une blonde bien foutue), une vieille bagnole qui va tomber en panne, une ville morte et des décors censés être lugubres, des créatures bizarres qui ont envie de détruire les protagonistes (oui, parce que les créatures bizarres ont forcément un désir de haine et de mort) mais qu'on ne fera qu’entre-apercevoir pour des raisons financières (mais aussi du fait que les maquilleurs et autres responsables SFX n'ont ni talent)... et bien évidemment un scénario prévisible (écrit par le non moins talentueux Oren Peli, coupable des "Paranormal Activity"). En somme, un énorme navet tourné entre Belgrade et Budapest. Dommage, quelques doses de sievert en provenance direct de Pripyat n'aurait pas fait de mal au film. Aucun risque nucléaire à déclarer.