CHUNGKING EXPRESS (1994) de Wong Kar Wai
Divisée en deux parties distinctes cette errance pop mélancolique rêveuse, donne l'envie d'aimer, transporte et rafraîchit nos âmes. Une ode vibrante filmée régulièrement caméra à l'épaule pour être au plus près des pulsations des pores et permet ainsi de mieux mesurer à vif, le portrait déchirant d'une jeunesse en quête d'identité à la veille de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
Ce long métrage fiévreux offre un superbe rôle à Brigitte Lin en trafiquante de drogues à l'allure de Gena Rowlands dans "Gloria" (1980) de John Cassavetes et le premier rôle à la chanteuse Faye Wong (sorte de Jean Seberg), qui à bout de souffle utilise en boucle le tire "California Dreaming" de The Mamas & the papas. Deux femmes qui vont heurter le destin et vont faire oublier leurs peines de cœur à deux policiers brisés par des maux d'amour.
Tony Leung en particulier qui illumine de sa classe mystérieuse en objet de la passion. Wong Kar-wai poétise le quotidien comme personne, offre un romantisme désenchantée, sur les difficultés de communiquer et les mirages de l'amour. Une œuvre singulière qui offre une liberté de ton bienfaitrice où la fluidité de la mise en scène formelle mélangeant les effets (ralentis saccadés, accélérations, arrêt temporel, planscourts) colle parfaitement à la vitalité et aux affres de la passion pour nous apporter à chaque nouvelle vision un supplément d'âme...
Enivrant et sensuel, définitivement California dreaming...