C’est un fait peu connu de l’histoire du XXe siècle. Juin 1945 : Winston Churchill, symbole mondial de la résistance, s’oppose au Débarquement en Normandie au grand dam des Alliés. Trop risqué pour le vétéran de la Grande Guerre qui veut à tout prix éviter de nouvelles boucheries. Le D-Day s’organise, et le Premier ministre anglais remue ciel et terre pour essayer de les convaincre d’adopter une autre stratégie.
Face à la détermination des Américains et de son propre camp, le grand homme paraît curieusement vulnérable. Difficile de croire que derrière l’œil embué et la bouche tombante se cache le lion qui a si fièrement tenu tête au Reich en plein Blitz. Brian Cox compose un Churchill convaincant, à la silhouette évocatrice : carrure, canne, chapeau et cigare. Le casting est globalement impeccable, même si le personnage de la petite secrétaire, un peu cliché, aurait pu facilement être supprimé.
En filmant le déclin de Churchill face à la montée d’Eisenhower, Jonathan Teplitzky raconte finalement moins la fin de la guerre que le passage de témoin entre deux dirigeants et deux mondes. L’Angleterre, et à travers elle l’Europe, fatigue et hantée par son histoire, s’incline face à l’Amérique triomphante. Les Etats-Unis deviennent les maîtres du monde. Eisenhower (John Slattery, sobre) contemple seul, presque terrifié, l’ampleur du chemin à parcourir.
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