Red Dot (ou Cibles Mouvantes) est une déception dans son ensemble malgré un récit qui laissait présager un thriller survivaliste dans les paysages enneigés de la Suède. En termes de décor, on est servi et émerveillé par ce que le film nous offre à l'écran. Mais pour le reste, c'est une autre histoire. Si son récit n'a rien d'original, ce métrage qui nous vient de Scandinavie assume complètement ce postulat et va même jusqu'à reprendre les ficelles du genre qui n'étonnent plus grand monde aujourd'hui. On devine assez vite l'issue de certaines séquences, en ressort un manque criant de surprise. Le film nous raconte l'histoire d'un couple qui décide de partir quelques temps dans la nature sauvage afin de se retrouver. Cependant, pendant leur excursion, ils vont vite tomber dans les classiques du genre à savoir la rencontre d'autochtones plus dangereux et agressifs qu'ils n'y paraissent. Le traitement des personnages tourne par le même coup à l'archétype, on a comme l'impression de revoir un film déjà vu plus d'une fois. Certaines scènes sont toutefois réussies et instaurent une incertitude dans le destin de nos protagonistes pris en chasse. Il faut dire que les décors très bien exploités renforcent ce sentiment d'isolement auquel est confronté ce couple avec un danger qui peut survenir à tout moment, notamment par l'utilisation de ce laser rouge qui parvient à donner ce petit frisson jusqu'alors absent de l'intrigue. Le film reprend les codes avec certes trop de simplicité mais il les exploite globalement de manière correcte. Puis soudainement, dans sa dernière partie, l'histoire va prendre un virage inattendue qui nous étonne pour le coup ce qui parvient à relancer le récit en prenant une tournure plus profonde et moins caricaturale. L'intérêt refait son apparition malheureusement cela ne va durer que quelques minutes. En effet, malgré ce sursaut scénaristique, rien n'y fait et le métrage retombe assez vite dans une platitude dommageable jusqu'à sa conclusion. Les deux acteurs font bien ce qu'ils peuvent mais leurs personnages ne sont pas assez bien écrits pour en tirer le moindre sentiment. En effet, il manque cette empathie qui nous permet de s'accrocher à leurs péripéties hormis quelques passages dramatiques notamment dans la dernière ligne droite. Ce retournement de situation a néanmoins le mérite de changer les perspectives et notre regard sur le rôle des personnages moins stéréotypés que la première heure laissait imaginer. On ressort du visionnage en se disant qu'on a tellement vu mieux dans le genre. Et encore une fois certaines scènes font le boulot mais le film n'exploite pas assez les ingrédients qu'il met en place. D'ailleurs, il manque cette brutalité lorsque l'homme est poussé dans ses retranchements, le film ne fait qu'effleurer son propos sans jamais tenter d'en faire plus. On pouvait s'attendre à mieux de sa part mais celui-ci ne fait finalement que respecter le cahier des charges sans vouloir s'en écarter en s'épargnant de nous proposer une confrontation plus marquante. L'absence quasi totale de peur ne l'aide clairement pas et en fait finalement une production plus qu'anonyme.