Pèlerinage désabusé d’un Nobel de littérature parti combattre l’ennui de la gloire dans son pueblo natal. Le rythme du film est celui du héros, qu'aucune nécessité ne presse plus depuis longtemps; et c’est précisément ce rythme alangui qui permet au malaise, puis à l’angoisse, de prendre consistance. Les retrouvailles avec les villageois sont à la fois savoureuses et déprimantes. Enfin la réflexion (je dis bien la réflexion, pas le message) proposée par cette fable est passionnante: qu'est-ce qui fait qu’un artiste parvenu, reconnu, comblé d’honneurs, devient étranger au peuple où il a grandi et dont il a nourri son œuvre?