Il y a une saveur particulière à revoir Clones (2009) à l’aune de la pandémie de COVID-19. Car en ces temps de confinement, le clonage ne serait-il pas le remède miracle ? Commandé depuis chez soi, notre double irait travailler, ferait nos courses, se rendrait au cinéma, en concert… sans que l’on risque quoi que ce soit. Plus qu’un clone d’ailleurs, le double en question serait plutôt notre substitut (comme le défend plus justement le titre original, The Surrogates) ; une sorte d’autre soi sous carapace synthétique. Aussi bien un avatar, potentiellement trompeur sur notre genre et notre aspect physique, qu’un cyborg augmenté habité par notre propre cerveau.
Rarement dystopie aura trouvé un tel écho avec l’actualité. De quoi aviver de nouveaux fantasmes technologiques bien sûr, mais surtout de rendre le propos de Clones aussi crédible qu’il peut l’être : c’est-à-dire que le futur proche offert à nos yeux n’a jamais semblé aussi tangible (peu de technologies révolutionnaires mis à part les clones à proprement parler). Même si, comme dans toute dystopie, les curseurs du dérapage bioéthique sont poussés à leur maximum : dans Clones, plus personne ne sort de chez soi, et les gens vivent tous par procuration ; sauf quelques enclaves dans les grandes villes qui font office de villages gaulois dirigés chapotés par un grand gourou adepte du 100% bio (Ving Rhames, aussi massif que clownesque).
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