Je suis longtemps restée sceptique concernant Cloverfield.
Mon premier visionnage (qui, je dois bien l'avouer, ne s'est pas passé dans des conditions idéales) m'avait laissé quelque peu blasée. C'est à peine si le film valait 5/10 à mes yeux. Je suis bien contente d'en être revenue. En effet, si le casting était l'un des éléments les plus rebutants de cette histoire, l'effet "acteurs quasi-inconnus" fonctionne et tend à rendre plus crédible leurs gesticulations plus ou moins habiles et pertinentes. Une apparition trop brève de Mike Vogel relève le niveau, et il faut bien avouer que Lizzy Caplan est loin d'être une débutante.
Néanmoins, le plus jouissif dans tout ça reste forcément l'atmosphère apocalyptique au possible qui s'annonce dès l'invasion d'une bestiole aux airs d'un Cthulhu de pas super bonne humeur. Mention spéciale aux saloperies aux airs de parasites qui dégringolent de sa trogne histoire de corser le jeu et de lancer une partie de trappe-trappe avec les humains survivants à Manhattan. C'est bien l'ambiance qui rend le film agréable à l'œil, avec en l'occurrence quelques références pertinentes au climat 11 septembre 2001, grâce à une shaky-cam paradoxalement maîtrisée et des images que notre génération connaît trop bien, à grands renforts d'immeubles qui s'écroulent et de vagues de débris grisâtres polluant les rues et avenues. Une entrée en matière plutôt originale pour un film de genre, qui ne tombe pas dans tous les travers et clichés, pour mieux s'en affranchir. L'angoisse est latente, mais pas omniprésente, et l'utilisation du décor new-yorkais à mon sens satisfaisant. On se balade plaisamment entre le métro anxiogène au possible et les tours à 70 étages, rendant les tribulations d'un Godzilla plutôt pâlottes à côté de cette cavalcade sans fin.


Si Cloverfield respire ce fun libérateur, c'est principalement grâce à J. J. Abrams, définitivement le nouveau père spirituel de la pop culture contemporaine, et à l'époque encore fort de la série Lost (on appréciera les références cachées à la série, quasi-invisibles, mais absolument géniales #projetdharma), son amour jeté à la face du monde pour les créatures Lovecraftiennes et sa tendance à laisser le spectateur dans une nébuleuse totale concernant l'origine de ses monstres.
Derrière son côté fatras et fourre-tout destiné à gaver un jeune public lobotomisé au divertissement de merde se cache un projet de gosse accompli et soigné jusqu'au bout, et par-dessus tout : assumé.
10 Cloverfield Lane, que je reverrai prochainement, n'en est d'ailleurs que la preuve la plus éclatante : le gars a de la réserve, et ça promet pour les trente piges à venir.

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le 23 févr. 2018

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Seren_Jager

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