En adaptant le roman de Joe R. Lansdale, Jim Mickle, jusqu'alors connu pour ses films d'horreur, livre un polar noir assez atypique. Grâce à une réalisation très soignée ainsi qu'une BO de Jeff Grace d'excellente qualité, il arrive à créer une atmosphère tout à fait originale. Ce Cold in July est un ovni cinématographique qui repose essentiellement sur un traitement esthétique exceptionnel pour raconter une histoire finalement assez banale. Une sorte de thriller-western sombre et bleuté parfaitement doté en rebondissements.
Avec un premier acte particulièrement prenant, qui montre un Michael C. Hall déséquilibré par le meurtre qu'il a commis par légitime défense, le film débute sous les meilleurs auspices. Tout semble parfait. Pourtant, les choses se gâtent vers le milieu du film, avec l'arrivée de Johnson. A partir de là, la narration se détourne de l'objet central du film et on commence à s'ennuyer. On sent que Mickle veut réaliser quelque chose de neuf. Il s'amuse avec les codes, se joue du spectateur, fait monter et descendre la pression à sa guise. Mais il se fait surtout plaisir à abuser des ralentis et à tout miser sur l'esthétique. Cela donne parfois de très bonnes scènes, comme l'effrayant dilemme de Richard au bord de la voie ferrée ou l'amusante petite bagarre avec le gros mexicain. Malheureusement, il maîtrise assez mal la fin de son film avec une gestion du climax plutôt bancale, presque parodique. Mais peut-être est-ce volontaire... On notera cependant un gros regret : l'intrigue première n'a pas été résolue ! Mais qui Richard a-t-il descendu ?
Il y a donc à prendre et à laisser dans ce film hybride, qui mérite quand même un bon coup d’œil, ne serait-ce que pour l'ambiance musicale et un Michael C. Hall tentant habilement de se sortir de son personnage de Dexter. A découvrir, par curiosité.
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