11 septembre 1973, le visage du Chili va changer à jamais. Par un coup d’état éclair, une grande partie de l’armée chilienne commandée par le général Pinochet, marionnette à la solde des Américains, mettra fin au gouvernement socialiste du président Allende. Une purge sans précédent contre les opposants politiques plongera alors le Chili dans le chaos. «Colonia» de l’Allemand Florian Gallenberger («John Rabe») se sert de cette période noire de l’histoire chilienne, pour nous faire découvrir «La colonie». Le jeune étudiant Daniel List (le toujours excellent Daniel Brühl), et sa compagne Lena (impressionnante Emma Watson), jeune hôtesse de l’air de la Lufthansa, se retrouvent pris dans la tourmente du coup d’état. Daniel sera amené dans le sud du pays à la «Colonia Dignidad», enfer concentrationnaire et véritable secte, dirigée par le charismatique Paul Schäfer (terrifiant Michael Nyqvist). «Colonia» raconte avant tout une magnifique histoire d’amour, quand Lena n’hésitera pas à intégrer la colonie au péril de sa vie pour sauver l’homme qu’elle aime. Gallenberger nous replonge dans les heures sombres du nazisme à travers la vie du camp : ses tortures, privations, brimades, l’anti-individualisme exacerbé et nous rappelle à travers Paul Schäfer et bien d’autres, l’Eldorado que fut l’Amérique latine pour les dignitaires nazis. «Colonia», tiré de faits réels, met en lumière un lieu emblématique, terrifiant symbole de la déshumanisation putride des dictatures appuyées dans leurs basses besognes par des ambassades ou des agences gouvernementales ayant pignon sur rue. A découvrir…