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Un, deux, trois, quatre, cinq, six...Vincent sait certainement compter. Mais il va pouvoir compter encore longtemps le nombre de blessures que la vie lui a infligé et lui infligera à l'avenir. Alors que la mère de Vincent vient de décéder, ce dernier voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'une nouvelle femme dans le cœur de son père qui s'installe de manière précipitée dans le logement familial. Le thème du mythe d’œdipe est omniprésent dans la relation qui se noue entre les trois protagonistes. Compte tes blessures, retrace l'histoire ordinaire des relations entre un père incapable de lui donner et de lui transmettre un semblant d'amour et Julia ( interprété par Monia Chokri) qui ne sait où donner de la tête, surtout du coeur. Tatouages, pleures, chants, le mode de vie de Vincent transpire dans son apparence corporelle. Personnage à double facette, Vincent est incapable de s'exprimer chez lui face aux remarques désobligeantes et cinglantes de son père. Seul échappatoire qu'il lui reste pour expulser sa haine et faire ressortir ses sentiments : ses concerts de hard-rock.


Véritable coup de poing, Compte tes blessures, pose de véritables questions sur la relation que peut entretenir un père avec son fils. Film cathartique, Morgan Simon a réalisé de nombreux petits exploits dans son premier long-métrage : le film est quasiment tourné dans l'ordre de montage puisqu'il désirait ne pas "s'enfermer dans son scripte pour apporter de l'imprévisible. » Il ajoute que « Tout au long du film, on vise un horizon qu'on ne peut pas nommer.". Les scènes sont également tournées lors de vrais concerts, Vincent (Kévin Azaïs), qui est bel et bien acteur interprète lui-même les chansons. Morgan Simon ne s'évertue pas seulement à filmer des dialogues et des échanges. Il transcende son sujet et désire au contraire filmer des non-dits, des sentiments, par des jeux de regards et de tensions.


Percutant, le premier film de Morgan Simon nous cueille à froid et malgré une histoire banale sait jouer de l’imprévisibilité pour prendre à contre-pied le spectateur et lui asséner un bon uppercut !

thomaspouteau
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le 22 janv. 2017

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thomaspouteau

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