Succès de l’été 2014 aux USA, le film sort enfin sur les écrans français, mais en toute discrétion. La faute à un manque d’engouement du public français pour les comédies US, à tort ou à raison. Cette fois-ci, force est de constater, qu’une sortie DTV, n’aurait pas été une mauvaise décision, surtout que le film circulait sur internet depuis quelques mois.
Le film réunit Jake Johnson, acteur connu pour la série « New Girl », tout comme Damon Wayans Jr, devenu récurrent depuis la saison 3. Un duo sympathique, mais malgré leurs efforts, ils n’ont pas la carrure pour tenir les premiers rôles au cinéma. Pourtant l’idée avait un potentiel intéressant, mais cela reste bien sage. Certes, on reste dans la comédie potache typiquement américaine, avec ses répliques vulgaires et ses coups sous la ceinture, mais cela reste gentil.
Les rires se font rares et éphémères. Cela ressemble à une sitcom longue durée, d’une part à cause d’une réalisation plate de Luke Greenfield, déjà responsable de quelques films du même genre, comme « Animal! Animal…. » 2001 ou « The Girl Next Door » 2004. D’autre part, avec un genre aussi balisé, que le Buddy Movie, il n’apporte rien de nouveau, se contentant de remplir paresseusement le cahier des charges. Mais aussi, avec une bande son, parfois entraînante, mais parfois sans rapports avec l’action. Enfin, la présence du duo cité plus haut, issu de la télévision, comme Nina Dobrev de « Vampires Diaries« , ou James D’arcy récemment aperçu dans la nouvelle série d’ABC « Agent Carter », se taillant une carrure de lutteur MMA pour incarner un méchant bien fade, bien évidemment d’Europe de l’Est (c’est la mode), trafiquant d’arme et désirant aussi la belle Nina Dobrev, petite amie de Damon Wayans Jr. La présence de ces acteurs, accentuent le côté télévisuel du film, en jouant avec autant d’ardeur, que dans leurs séries respectives. A un point, ou on s’attend à entendre les rires enregistrés du public et les coupures pubs, ce qui pour une fois, n’aurait pas été une si mauvaise chose.
On peut se demander ce que vient faire un acteur de la carrure d’Andy Garcia, dans cette comédie navrante. Seuls Rob Riggle, acteur régulier de comédies US, au physique inoubliable, contrairement à son nom, sauve un peu la mise, même si son talent n’est pas aussi bien exploité que dans 21 puis 22 Jump Street et Dumb and Dumber De. Keegan-Michael Key est celui qui s’en sort le mieux, c’est par sa présence, que le film offre ses rares moments de plaisirs. En campant un rasta obsédé sexuel, au verbe aussi élégant que ses divers tatouages ridicules, il permet de rendre le film plus digeste, mais vraiment un peu.
Le film est un pur divertissement. Il a pour seul objectif de nous permettre de nous empiffrer de pop-corn, de sodas et de reposer nos neurones. Mais avec un peu d’ambition et un effort sur les personnages, comme sur les situations, il aurait pu en offrir plus, au lieu de n’être qu’un produit lisse et sans saveur.