voyage au bout de la nuit
un film réquisitoire et définitif sur le capitalisme; pas une critique à proprement parlé du système, mais plutôt de la déshumanisation qu'il induit.
Déshumanisé, c'est vraiment le terme que l'on emploierai pour Pattinson, plutôt bon pour le rôle. Il vit dans un monde clos, et donc a peur de l'extérieur, ce qu'il ne connaît pas, la maladie, n'arrive pas à avoir de rapport normaux autres que sur son travail (sa relation avec sa copine est assez croustillante; comme il ne peut "l'avoir" avec l'argent, elle s'amuse à le regarder se dépatouiller pour exister autrement que comme icône du grand capital...et il n'arrive pas à depasser le niveau de discussion grivoise (du sexe maintenant!) ou essaye de la toucher avec un détail sordide de son anatomie, essayant de se trouver une imperfection). Il a peur de ses pairs (les plus jeunes, près à prendre à sa place) et croit que tout peut se résoudre en payant (même une chapelle!). Son image devient alors la seul manifestation de son Ego; tout pour garder une bonne image (voir comment il "corrige" son garde du corps).
Ce qui est finalement le plus frappant de l'histoire, c'est qu'il ne peut se réfugier auprès des rares proches pour affronter différemment ce monde qu'il a crée; le coiffeur, ami de son père, est finalement aussi capitaliste que lui...et qui ne voit comme solution finale que l'application de la violence par les armes, aboutissement du capitalisme américain.
Quand à son Némesis, c'est finalement un homme qui aurait voulu être comme lui et qui n'a pas réussi à vivre hors du système qu'il excècre parce qu'il l'a rejeté, qui voulait s'appuyer sur sa haine du héros pour tourner la page mais qui n'y ai pas arrivé; ne reste alors que d'annihiler cette image en le tuant (SPOILER:d'ailleurs, le fait-il?).
Décidément, personne ne sort grandi dans cette histoire; le capitalisme finit par corrompre tout ceux qu'il touche