Cosmopolis par Hugo Harnois
Vampire un jour, vampire toujours ! Après avoir fait fantasmer les jeunettes dans la saga Twilight, Robert Pattinson montre une nouvelle fois les crocs dans un tout autre domaine : le monde financier. Celui-ci va mal et est en train de s'écrouler, à l'instar de la richesse d'Éric Packer, jeune homme multi-milliardaire. A
lors qu'il perd tout (son argent mais aussi sa femme), il décide de retourner là où il a passé son enfance pour se faire couper les cheveux. Le domaine économique est très compliqué à comprendre et qu'une chose soit claire, Cronenberg ne va pas nous ménager. Tant dans la forme que dans le fond, Cosmopolis est très difficile d'accès. Dans sa limousine cloisonnée de liège, Packer est un maître et nous des esclaves. Nous subissons ces dialogues très complexes qui n'en finissent pas, et nous suffoquons car aucun bruit extérieur n'arrive à percer le véhicule.
La mise en scène très particulière mais ô combien réussie en déroutera plus d'un. Beaucoup de plans longs comportant peu de mouvements baignent cette ambiance à la fois froide et apocalyptique. La plupart du temps assis sur son trône, Pattinson prouve avec ce rôle difficile à jouer qu'une très belle carrière l'attend s'il fait les bons choix. D'abord sûr de lui puis tombant peu à peu dans l'anéantissement, Packer incarne les valeurs du capitalisme. L'appropriation des biens, l'incompréhension du moi parfois contradictoire et cet éternel problème de vouloir contrôler ce qui nous dépasse vont le mener à sa perte. Cronenberg affirme qu'il faut voir le film plusieurs fois pour pouvoir mieux comprendre le sens du récit. Pas sûr par contre que les spectateurs auront la force de remettre le couvert.
En effet, Cosmopolis est une véritable épreuve cinématographique qui ne laissera personne indifférent.