Crazy, stupid, love est une comédie américaine "estivale" dont le principe est de jouer sur l'absurde pour faire rire.

Le film décide clairement de prendre le contre-pied de films comme Sex Friend ou Sexe entre amis. Ici, c'est le mariage, l'amour véritable qui est mis en avant, le sexe vient en second et le sexe n'apporte aucunement le bonheur, simplement une sensation de bien-être passager.

Crazy, stupid, love c'est le combat de la consommation passagère contre ce qui est durable: les coups d'un soir versus le mariage pour la vie.

Tout tourne autour de la famille Weaver. Les parents, Cal (Steve Carell) et Emily (Julianne Moore) se séparent car madame ne supporte plus la monotonie du couple, de plus, elle a craqué et a couché avec un paumé (Kevin Bacon). Leur fils, Robbie voue un amour sans limite à sa baby-sitter (quatre ans plus âgée que lui), Jessica, qui, elle, flashe intensément sur le père, Cal.

Cette longue comédie (qui tient parfaitement la route pendant deux heures) nous propose donc de voir, de suivre les efforts de ces multiples personnages pour conquérir l'autre. Tout le paradoxe réside dans cette question: doivent-ils changer totalement de personnalité pour séduire ou doivent-ils être eux-mêmes ? Bien sûr, puisque nous sommes à Hollywood et qu'un happy end et une bonne leçon de moralité sont indispensables, la réponse est qu'il faut rester soi-même mais ne jamais cesser de se battre pour la personne que l'on aime.

Crazy, stupid, love c'est la quête de l'âme sœur. Si on doit subir donc pas mal de scènes clichées et un scénario assez convenu (sa structure en tout cas est très classique, pas vraiment de surprises), ce sont les acteurs et les dialogues qui font mouches.

Tout d'abord, quel formidable duo que le beau gosse Ryan Gosling et l'une des pointures de l'humour US, Steve Carell ? Gosling joue un séducteur acharné très convaincant, normal de la part d'un type beau, musclé, séduisant, habillé très classe qui ne semble faire aucun faux pas. Carell, lui, se glisse toujours à merveille dans la peau de l'homme ordinaire. C'est l'homme ordinaire des comédies par excellence ! Il n'y a que lui pour se glisser dans le quotidien d'un homme en soi peu intéressant, mais de faire en sorte que tout ce qui constitue sa vie soit un motif de gags. Carell a un don pour cela. Et il a aussi le talent pour ajouter une petite touche de pathétique (voire de dramatique) à son personnage. Julianne Moore, elle, est là pour contrebalancer l'humour du film, pour faire en sorte qu'il ne soit pas une simple comédie. Elle vient ajouter du poids dans la balance. Actrice née pour les rôles dramatiques, elle est celle qui doit nous faire pleurer.

Il faut saluer aussi les "seconds rôles" tels que Marisa Tomei ou Emma Stone, des femmes qui prouvent qu'elles peuvent détruire leur image de "belles d'Hollywood" pour se livrer à de féroces interprétations comiques.

Donc si le scénario est assez convenu, les dialogues et certaines situations sont savoureux, et le casting ne pourrait pas être plus au top. Cela change la donne et fait de Crazy, stupid, love une comédie franchement réussie dont on ne voit absolument pas les deux heures passer.
busterlewis
8
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le 9 avr. 2012

Critique lue 283 fois

busterlewis

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