Une révélation dans un film trop documentaire

On commence à connaitre la chanson des biopics françaises sur les grands idoles de la variété française, après Edith Piaf, Claude François et Serge Gainsbourg, c'est au tour de la mythique Dalida de connaitre sa revisite au cinéma. Ce qui m'a le plus marqué et convaincu dans ce film, ce n'est pas son scénario mais c'est son actrice, Sveva Alviti, italienne totalement inconnue qui prête son corps à l'icone de la chanson française. La ressemblance physique est déconcertante, voire même bluffante, et son interprétation, s'étendant sur un laps de temps énorme (de son arrivée en France à sa mort), et abordant sa vie intime chaotique à sa vie professionnelle brillante, est magistrale et saisissante par son investissement à se fondre sous les traits de Dalida. C'est le gros point fort du film car l'actrice établit un lien subtil entre sa carrière adulée et sa vie privée remplie de malchance et de tristesse. Pour ce qui est de la biopic en soit, la réalisation de Lisa Azuelos assume un montage non-chronologique, confondant les décors et les personnages, tout en gardant le fil rouge de Dalida en exergue. C'est confus par moment, et ce malgré le fait qu'il y ait une volonté de tout retranscrire à la perfection avec des images et des documents qui viennent ponctuer le scénario. C'est dommage car le film aurait gagné à être légèrement resserré, notamment sur son succès aux Etats-Unis, qui n'est représenté que par des vielles vidéos de New-York avec des affiches de Dalida. On sent la restriction budgétaire d'aller faire un petit voyage aux States. Autant ne pas le montrer, et ce n'est pas faire défaut à la mémoire de Dalida que de couper certains pans de sa vie... La vie sentimentale de Dalida est semée d'embûches et ses choix de vie ont causé la mort autour d'elle ; une vie tragique réanimée par les projecteurs et les applaudissement du public. C'est troublant et toujours en lien avec l'une de ses chansons mythique. On découvre la face cachée de l'iceberg, grâce à des événements avérés et non supposés. Le film n'a pas l'envergure de La Môme, il faut l'avouer ; le scénario se range davantage dans un soucis de retranscription documentaire fidèle plutôt que dans une histoire qui prendrait des libertés scénaristiques et les seconds rôles sont beaucoup moins percutants, sauf Riccardo Scamarcio dans le rôle du frère protecteur. Sveva Alviti est une révélation évidente, qui j'espère, saura se faire remarquer !

alsacienparisien
7

Créée

le 12 janv. 2017

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