Comme toute jeune fille en fleur prête à cueillir la rosée du matin j'ai eu ma période Ozon avec un sérieux attrait pour son 8 Femmes, alors que ses autres films m'ont laissés perplexe, j'ai grandi et l'ai délaissé. Du coup c'est surtout le terme « thriller » qui m'a accroché dans ce nouveau film. Et je peux dire que je vais renouer avec le réalisateur, car Dans la Maison est un excellent film sur le scénario.
Pour moi la base d'un film c'est l'histoire, le scénario c'est 90% du travail d'un film, alors quand ce cas se trouve au centre d'une intrigue je suis plus qu'émoustillée.
Luchini égal à lui même en professeur plus passionné par la littérature que par ses élèves n'a pas à se donner un rôle de composition pour jouer monsieur Germain. Il est dans son élément et on imagine mal un autre que lui jouer ce personnage qui poussera loin les idées créatrices d'un jeune écrivain.
Le style nous plonge dans les copies d'un jeune élève qui ébauche la vie d'une famille transposée en roman. On est directement plongé dans la prose de l'histoire, et avec l'aide de son professeur pour l'aiguiller le jeune Claude sera tenir son spectateur en haleine jusqu'à jouer avec le feu.
Confortablement installé dans notre fauteuil on dévore des yeux une histoire contée, le cinéma usant de multiples stratagèmes pour entrer encore mieux dans l'histoire, c'est pourquoi j'ai apprécié cette musique de Philippe Rombi. Si vous avez vu le film The Hours vous reconnaîtrez cette même intensité qui accompagne chaque séquence d'une époque (scénario tiré du livre de Michael Cunningham, lui même relatant un autre livre de Virginia Woolf) et qui plonge le spectateur dans le récit de Claude.
Le spectateur comme le professeur devient alors esclave du prochain épisode, mais le jeu dangereux du professeur va laisser en suspend ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, il interfère directement avec les personnages de fiction qui sont bien présent devant lui.
Le film crée une attente sur le spectateur tout en nous donnant un cours sur la genèse d'une histoire ou comment amener le lecteur au cœur de l'intrigue.
Le film m'a rappelé un autre film français, Simon Werner a Disparu, où là aussi il était question d'une histoire et de plusieurs points de vue, Dans la maison ne présente pas plusieurs points de vues mais plusieurs style de narration qui réussit à happer le spectateur jusqu'au bout.
LuluCiné
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le 17 oct. 2012

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