C'est trop bien, voilà

Un road trip onirique et mélancolique ! rien que ça. Mon deuxième film de Jim Jarmusch et je suis déjà conquis par son univers. Un cinéma très personnel ou le lyrisme est de pair avec la dramaturgie. Deadman m'as époustouflé par sa poésie séduisante teinté de rouge sanglant. Elle nous emmène vers un lieu inconnu tout comme pour William Blake joué par Jonny Depp, il nous propose une interprétation magistral d'un anti héro rongé par sa quête d'existence errant dans une Amérique, au premier abord sombre et industrialiser et qui paraît au fur et à mesure, plus sauvages, plus anarchique, voir même spirituel car oui, Blake retourne esprit dans ce vaste paysage qu'est l'océan.

De plus, Neil young accompagne ce voyage spirituel avec sa guitare électrique, il faut le dire les musiques sont toutes incroyables. L'une mêlant mélancolie et quête de soi et l'autre rend au film une agressivité pinçante grâce à la saturation de la guitare.

Comment finir sans parler de l'indien, Nobody qui accompagne notre héro, il déconstruit la vision des films américains de l'époque où les indiens étaient caractérisés comme des sauvages sans fois ni lois. Un personnage très empathique qui par toutes ses répliques métaphoriques, nous fais rêver. En revanche, Nobody est l'une des nombreuses victimes de la colonisation, se faisant ridiculiser par les européens et rejeter par les siens.

Ainsi, Jim jarmush en avance sur son temps, nous montre l'éclosion du racisme-anti blanc qui est très polemisé encore aujourd'hui, car oui, la relation entre nos deux amis se commence par " Putain de blanc", et se finit par la mort de Nobody, victime du dilemme de la race et de l'amitié.