Christopher Walken déchire l'écran dans cette adaptation du roman de Stephen King, réalisé par un maitre des films d'horreur/fantastique, le génial David Cronenberg (La Mouche...). Bien construit, froid, posé, le film est doté d'une réalisation simple et efficace, qui nous rappelle à quel point le cinéma de l'époque pouvait être séduisant (bien plus qu’aujourd’hui ou tout ne ressemble plus à rien).
Même en admettant que les scènes de visions soient amenées de façon un peu ridicules, que certaines situations dramatiques soient moins crédibles que d’autres (l’incendie, première prémonition assez risquée quand même), il est difficile de faire la fine bouche devant le talent des acteurs, en particulier la performance de Walken, troublant dans la peau de cet anti-héros, boiteux, froid, imprévisible et effrayant. L’un de ses premiers grands rôles, qui dévoile un acteur au charisme épatant, qui écrase celui de n’importe quel autre personnage du film. Par exemple dans une scène où il se trouve face à face avec le nouveau mari de son ex-femme, mon dieu mais il le massacre rien que par sa présence !
The Dead Zone n’est pas parfait, il accuse son âge et ne vieillit surement pas aussi bien que d’autres films de la même époque. En revanche tout son attirail se trouve dans le jeu de son acteur principal (énorme Walken), sa réalisation soignée, sa trame bien écrite, voir touchante, et son atmosphère pesante. Si le côté un peu burlesque de certaines visions du héros prête à sourire (le fameux bouton rouge hahaha), et que la scène de fin soit un peu trop rêche (comme dans La Mouche en fait), on est facilement emporté par le charme de ce petit bijou du cinéma fantastique des années 80, sans prétention, mais assez puissant quand même.