Une fresque rutilante d’humour potache, grossière et irrévérencieuse. Deadpool est un mercenaire égocentré qui se moque littéralement du sort de l’humanité. Depuis 2016, il est un joli contre-pied à la belle gueule d’un super héros angélique d’un genre bien coiffé à la Superman. Créé par Rob Liefeld et le scénariste Fabian Nicieza, il fait son apparition dans l’univers des comics MARVEL en février 1991. Le monde change et les figures héroïques aussi.


Réalisé par David Leitch et co-scénarisé par Ryan Reynolds, la sève de Deadpool 2 sera l’introduction des X-Force (la version sauvage des X-Men) avec Cable, le cyborg mi-homme mi-Terminator et voyageur spatio temporel incarné par Josh Brolin, et Domino, cette mercenaire en proie à la chance (Zazie Beetz). Il serait curieux de voir naître un Deadpool 3, mais l’histoire des X-Force est bel et bien lancée et ouvre une rivière de possibles pour la suite de l’univers MARVEL.


Après Atomic Blonde, qui croulait littéralement sous les lacunes scénaristiques, David Leitch propose ici une mise en scène efficace au service d’une véritable histoire. Des scènes jubilatoires, comme le skydiving avec l’introduction des X-Force et la scène de l’atterrissage (du moins sa tentative). La rencontre avec Cable offre de merveilleuses possibilités au scénario. Ouvertement surexploités et assumés, les twists à l’écriture trouveront même une malice et une poésie délicate.


Bourré de références à la pop culture (à commencer par le duo avec Céline Dion), David leitch signe un divertissement ultra rythmé, jouissif et visuellement efficace. Une vision d’un super “anti” héros badass et vengeur en apparence, mais Deadpool porte une nouvelle fois à l’écran la thématique de l’être humain modifié qui se fait justice lui-même. Loin d’un essai ronflant sur le transhumanisme (ou les mutants) et les justiciers autoproclamés, les scénaristes conservent ces idées et les distillent avec optimisme dans une ode à la discipline et à l’entraide.


Il y a de nombreux feuillets de lecture. Deadpool, mercenaire croisé au bossu de Notre Dame, se révèle une nouvelle fois être un personnage élégant, à l’image d’un Josh Brolin, gambler spatio temporel qui ressemble à un Tom Waits cyborg. La fébrilité de Deadpool 2 sera l'harmonisation globale de son humour, vacillant du jubilatoire au plus convenu, ou pire, attendu. Les grossièretés irrévérencieuses tendent à confondre le grossier et l’argument marketing du subversif. Une broutille en définitive car de l’ouverture, sur une boîte à musique Wolverine, jusqu’à la dernière ligne du générique, le pari de Ryan Reynolds est amplement réussi.

guardianalfred
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le 16 mai 2018

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