De l’écologie sur grand écran, c’est pas nouveau, mais on nous a longtemps montré des visions cataclysmiques — cris d’alarme et discours culpabilisants. Demain, documentaire signé Mélanie Laurent et Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris (avec Pierre Rabhi), adopte le parti inverse. Il est, pour une fois, question de redonner espoir, d’inspirer, de semer des grai¬nes dans les esprits car « partout dans le monde, des solutions existent » : monnaies locales, jardins communautaires, entreprises coopératives, nouveaux types de gouvernance démocratique ou d’éducation bienveillante… Comme dans l’éducation d’un enfant, nous avons tendance à croire qu’un message est plus pertinent et mieux reçu en mettant les gens en confiance et en leur montrant comment ils peuvent réussir, plutôt qu’en leur disant que ce qu’ils font est mal.
D’un autre côté Une telle vision occulte complètement l’acteur le plus important de la société capitaliste : le capitaliste lui-même ! Chacune des initiatives citées, s’opposera en réalité à des intérêts puissants que la perspective exclusivement locale fait oublier.
Il est possible de changer le monde. Mais cela implique d’être conscient que ce qu’on voyait comme une solution n’est peut-être qu’une première étape amenant à un blocage nécessaire. Cela implique également d’accepter que changer le monde n’est pas sans risque et ne se fera pas sans sacrifice. Chacun a sa place dans le changement social… pour qui veut bien la prendre.