Ce n'est que tout récemment que j'ai entrepris la découverte de la filmographie du légendaire Akira Kurosawa. N'ayant vu que Barberousse et les Sept Samouraïs, je n'ai que peu d'expérience concernant l'œuvre du grand réalisateur japonais. Néanmoins, et ce pour la troisième fois, je suis tombé sous le charme du cinéaste.
Le film témoigne de la relation qui se noue entre deux personnages : le topographe russe Vladimir Arseniev à la tête d’une expédition dont la mission est d’explorer des terres à la frontière entre la Russie et la Chine, avec Dersou Ouzala, chasseur solitaire et nomade vivant dans cette région. Les deux hommes vont se rencontrer par hasard et parcourir ensemble forêts, fleuves et vallées.
Kurosawa nous gratifie à travers son œuvre d’un vibrant hommage à la nature, tant par sa réalisation laissant apparaître de merveilleux paysages sous d’incroyables lumières, que par le personnage de Dersou qui rappelle tout au long du voyage l’importance du respect de la faune et la flore. Kurosawa a le don pour une mettre en scène de façon efficace son récit tout en plongeant le spectateur dans une ambiance onirique, aussi bien visuelle que sonore. La thématique de l’amitié est également au cœur du scénario et celle qui se développe entre Vladimir et Dersou renforce notre empathie envers ces deux hommes issus de milieux drastiquement différents mais dont les valeurs communes permettent le rapprochement.
Le film s’achève avec une certaine émotion, bien après que les deux personnages aient affronté tous les dangers se dressant sur leur route. Plus qu’un voyage, c’est un questionnement quant au rapport entre l’homme et la nature qui est mis en exergue, mais aussi entre les hommes eux-mêmes.