Des hommes et des dieux par Caracallas
En allant voir ce film, je craignais de passer à côté de l'histoire.
Ces hommes me semblaient en effet à des années lumières de ma vie, et plus simplement de moi.
Et puis étrangement, tout en douceur, le film s'installe. Il y a effectivement un rythme à prendre, celui de la lenteur, du temps à prendre. Ces hommes se consacrent tout entier à une même et unique tache, que ce soit le jardinage, l'étude, la prière. C'est assez déstabilisant dans ce mode de vie qui est le notre où tous, nous avons prit l'habitude de tout faire en même temps, où la moindre tache continue semble interminable. C'est de là que provenait mon premier décalage avec ces hommes.
Mais le film laisse le spectateur s'accoutumer à cette façon de vivre, cette vision des choses, avant de le plonger plus en avant dans l'histoire. Ce qui est beau, dans cette histoire, c'est qu'il n'y à pas de mysticisme à outrance, la foi de ces hommes, bien que présente, vacille, ils doutent, ils ont peur. Ce ne sont pas des blocs, des héros, ils sont parfois un peu lâche, et terriblement humain dans le fond.
Moi qui ne suis pas croyante, leur foi ne m'a pas semblé incompréhensible, il ne m'a pas semblé qu'il me manquait des clefs de compréhension. Ils font un acte d'amour et de croyance envers l'homme, dans le fond. En n'abandonnant pas un village qui a besoin d'eux et en espérant jusqu'au bout qu'ils survivront, qu'on ne leur fera pas cça.
Je me suis retrouvée dans ces hommes si loin de ce que je suis, je me suis retrouvée au cours de différentes scènes à sentir les larmes me monter aux yeux, sans réussir à comprendre pourquoi. Ils m'ont touché.