Deux jours à tuer par Sebastien Pierre

Titre pour le moins étrange que ce 2 jours à tuer… Cela a été ma première remarque… Je ne voyais pas ce qui pouvait ressortir de ce film, quelle histoire Jean Becker pouvait nous raconter. J’ai donc décidé de ne pas voir de bande annonce, ni de lire le résumé afin de me laisser envahir par ce film au titre mystérieux.

Tout commence comme un déballage… Antoine, qui a tout eu dans sa vie (femme, 2 enfants, bon boulot et bon salaire) décide du jour au lendemain de tout balancer ce qu’il a sur le cœur… Il quitte son job, casse ses amis, même ses enfants… Que cherche-t-il ? Pourquoi retourne-t-il tout le monde contre lui ? C’est la question qu’on se pose durant cette brillante première partie du film… On en rit, tellement il a du répondant et tellement sa solitude transparaît au travers de ces scènes…
La 2ème partie du film repose sur ses racines… Son père, qu’il n’a pas vu depuis longtemps… Il va rechercher celui-ci pour lui dire ce qu’il pense également… Le dialogue est tout aussi percutant que pour ses amis, mais il montre une émotion qu’il n’avait pas avec ceux là… Son père lui a manqué et il va donc chercher à vivre ses derniers instants avec lui… Car oui, ça y est, on le sait… Antoine est mourant… Il ne lui reste que quelques jours à supporter cette vie…

Ce film est un électrochoc… Autant on peut rire au début à le voir casser tout le monde, autant au fur et à mesure de cet exercice, Antoine attire notre attention sur sa solitude, sa détresse… et le film en devient prenant… vos poils se hérissent devant la justesse du jeu des acteurs… Albert Dupontel est absolument remarquable… Pierre Vaneck est trop rare mais tellement bon… Difficile de parler de ce film si beau mais si cruel à la fois. Il faut le voir pour comprendre… Jean Becker signe un film tortueux qui ne vous laissera pas indemne…